(Actualisé avec détails)
par Joyce Lee et Ju-min Park
La Cour constitutionnelle sud-coréenne a confirmé vendredi la destitution du président Yoon Suk-yeol décidée par le Parlement après que le dirigeant a imposé la loi martiale en décembre, une décision - de courte durée - qui a déclenché une crise politique dans un pays considéré comme un modèle de démocratie.
Un nouveau scrutin présidentiel doit désormais être organisé dans un délai de 60 jours.
Le Premier ministre, Han Duck-soo, continuera d'assurer l'intérim jusqu'à l'investiture du nouveau président.
Le juge Moon Hyung-bae a déclaré que Yoon Suk-yeol avait violé ses devoirs de président en prenant des décisions qui dépassaient les pouvoirs qui lui étaient conférés par la Constitution, et que les effets de ces décisions posaient un problème de taille pour la démocratie.
"(Yoon Suk-yeol) a gravement trahi la confiance du peuple qui sont les membres souverains de la république démocratique", a-t-il dit, ajoutant que la décision d'imposer la loi martiale avait semé le chaos dans tous les secteurs de la société, l'économie et la politique étrangère.
La décision a été prise à l'unanimité par les huit juges de la Cour constitutionnelle, a précisé Moon Hyung-bae.
Le chef du Parti du pouvoir au peuple (PPP) par intérim, Kwon Young-se, a présenté ses excuses aux Sud-Coréens, disant que le parti acceptait humblement la décision de la Cour constitutionnelle et s'engageait à travailler avec le président par intérim pour assurer la stabilité dans le pays.
Le président par intérim Han Duck-soo a déclaré après l'annonce de la décision qu'il ferait tout son possible pour assurer une élection présidentielle ordonnée et pacifique.
Des milliers de personnes qui participaient à un rassemblement en faveur de la destitution de Yoon Suk-yeol ont salué la décision de la Cour, scandant "On a gagné!".
Les partisans de Yoon Suk-yeol, rassemblés près de sa résidence officielle, ont réagi avec colère. L'un d'eux a été arrêté pour avoir brisé la vitre d'un bus de la police, a rapporté l'agence Yonhap.
Les remous politiques en Corée du Sud, avec notamment la destitution - infirmée le 24 mars - du président intérimaire Han Duck-soo, ont nui aux efforts de dialogue avec l'administration de Donald Trump, revenu au pouvoir en janvier à Washington.
En parallèle à son procès en destitution, Yoon Suk-yeol, 64 ans, est poursuivi au pénal pour des accusations d'insurrection.
Il est devenu le 15 janvier le premier président en exercice à être arrêté dans l'histoire du pays. Il a été remis en liberté le mois dernier après qu'un tribunal a révoqué un mandat d'arrêt le visant, citant des doutes sur la légitimité de la procédure.
(Rédigé par Jack Kim; version française Camille Raynaud)
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