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"Dégradation progressive" du réseau routier français : les maires sonnent l'alerte
information fournie par Boursorama avec Media Services 22/04/2025 à 17:22

Les voies gérées par les communes et intercommunalités représentent près de deux tiers du réseau routier français. Face aux dégats liés au dérèglement climatique et des finances en difficulté, l'AMF appelle l'Etat à revoir sa copie.

(illustration) ( AFP / PHILIPPE LOPEZ )

(illustration) ( AFP / PHILIPPE LOPEZ )

Les routes de France sont-elles un bijou en danger? Les communes et leurs intercommunalités n'ont plus les moyens d'entretenir les 717.000 kilomètres de routes dont elles ont la charge, alors que leur coût d'entretien augmente, notamment du fait du dérèglement climatique, a alerté mardi l'Association des maires de France (AMF).

Le bloc communal gère 717.000 km de routes, soit 65,5% du réseau routier français, quand l'Etat n'a à sa charge que 11.000 km d'autoroutes, "qui rapportent de l'argent", soit environ 1% du réseau, "alors qu'il capte 45 milliards d'euros de recettes générées par la route", a énuméré lors d'une conférence de presse Frédéric Cuillerier, co-président de la commission Transports de l'AMF, fustigeant un "déséquilibre flagrant".

Selon lui, seul 1 milliard d'euros est reversé chaque année par l'Etat aux communes pour entretenir leurs routes, une somme qu'il qualifie de "miettes", alors que "de nombreuses communes n'ont plus les moyens d'entretenir correctement l'ensemble de leurs voiries".

A quelques jours d'une conférence sur le financement des mobilités prévue le 5 mai à Marseille, la puissante association d'élus plaide pour un nouveau modèle de financement.

"Qu'on le veuille ou non, 90% des déplacements des Français sont aujourd'hui effectués en voiture et ce pourcentage n'a pas changé depuis une trentaine d'années", a observé David Lisnard, président de l'AMF, pour qui "parler du financement des transports c'est évidemment parler de la réalité automobile".

Parallèlement, les normes de sécurité, de signalétique, de matériaux, ainsi que les attentes en matière de décarbonation des transports n'ont cessé d'augmenter.

Près d'un pont sur trois doit subir des travaux

"Le dérèglement climatique provoque le réchauffement des routes et les abime tandis que les inondations portent atteinte à la fois aux routes et aux ponts", a expliqué M. Cuillerier, pointant également un "trafic toujours plus dense" ainsi que "des véhicules agricoles de plus en plus lourds et larges".

Les maires estiment le coût global d'entretien des routes à 15 milliards d'euros par an pour les communes, qui gèrent également plus de 120.000 ponts, dont 30% nécessitent des travaux. La loi d'orientation des mobilités (LOM) de 2019, qui devait par ailleurs garantir l'accès de tous les Français aux transports, n'a pas permis de désenclaver les zones rurales, note l'association.

"Les communes à faible population sont souvent étendues, elles ont un faible budget mais une longueur de voirie qui est équivalente aux communes plus peuplées. Nous sommes là en plein dans la fracture territoriale", a estimé M. Cuillerier, qui redoute une "dégradation progressive du réseau routier". L'AMF propose de réorienter vers les communes une part des recettes générées par l'utilisation de la route, ou que le produit des amendes dressées par la police municipale leur soit en partie réaffecté.

14 commentaires

  • 23 avril 10:05

    avant il y avait la DDE , aujourd'hui , il n'y a que le privé ..... c'est beau le model anglo saxon .....


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