Malgré les appels à la sobriété, les chiffres de consommation "sont très décevants", met en garde le régulateur allemand de l'énergie.
( AFP / CHRISTOF STACHE )
La consommation de gaz des foyers et commerces allemands a bondi avec les premiers frimas de l'automne, un constat "décevant", a estimé jeudi 29 septembre le chef de l'Agence fédérale des réseaux, exhortant à économiser l'énergie pour éviter une pénurie cet hiver. Lors de la semaine du 19 septembre, la consommation moyenne a grimpé à 483 GWh, soit nettement plus que la moyenne des années 2018 à 2021 sur la même période (422 GWh par semaine), selon le rapport hebdomadaire de cette institution.
"Les chiffres de cette semaine sont très décevants. Il sera difficile d'éviter une situation de pénurie cet hiver sans économies considérables", a réagi Klaus Müller, chef de la Bundesnetzagentur dans un communiqué.
Une baisse de la consommation globale de gaz d'au moins 20% est nécessaire cet hiver pour prévenir tout risque de pénurie, a-t-il rappelé. "La semaine dernière était certes plus froide que celle de la même période de l'an passé (...)" mais "des économies devront aussi être faites même quand les températures continueront à baisser et cela ne se fait pas tout seul", a-t-il insisté. Les foyers et petits commerces représentent environ 40% de la consommation de gaz en Allemagne et ils n'ont jusqu'ici que "peu contribué" à réduire la consommation, note l'agence.
Les réserves se remplissent
Dans l'industrie, qui s'accapare les 60% restant, l'Agence a en revanche noté des économies en août et lors de la semaine écoulée. De nombreuses entreprises ont dû réduire leur production devant les coûts prohibitifs de l'énergie. En Allemagne, plus de la moitié des personnes privées se chauffent au gaz, le pays ayant misé depuis de nombreuses années sur ce combustible que lui livrait la Russie à bon marché.
Carte de l'Allemagne montrant les lignes de gazoducs existantes ou en projet, ainsi que les points d'échanges avec les pays frontaliers ( AFP / )
Mais le déclenchement de la guerre russe en Ukraine et la réduction, puis l'arrêt des livraisons de gaz vers l'Europe ont contraint la première économie européenne à se fournir ailleurs, à des prix beaucoup plus élevés, ce qui menace lourdement son modèle économique.
Un point positif néanmoins: les réserves de gaz du pays atteignent désormais 91,5%, souligne le rapport. Malgré ce bon niveau de remplissage des cuves, le pays doit toutefois remplir trois conditions pour pouvoir passer l'hiver sans avoir froid.
Les plans d'augmentation des importations de gaz devront être réalisés, l'approvisionnement doit également rester stable chez les pays voisins et enfin "il faut économiser le gaz même quand il fera plus froid en hiver", a énuméré Klaus Müller. La Norvège est devenu ces derniers mois le premier fournisseur de gaz de l'Allemagne qui a également accéléré ses projets d'importation de gaz naturel liquéfié.
5 commentaires
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer