
Regain des tensions entre la France et l'Algérie
La France va procéder à l'expulsion de douze agents servant dans le réseau consulaire et diplomatique algérien et va également rappeler son ambassadeur en Algérie pour consultations, en réponse à la décision d'Alger d'expulser douze agents de l'ambassade de France, a annoncé mardi l'Elysée.
La présidence française a décrit comme "injustifiée et incompréhensible" la décision de l'Algérie de demander lundi le départ de "douze agents diplomatiques servant auprès de notre ambassade à Alger".
Avec cette décision, a ajouté l'Elysée dans un communiqué, "les autorités algériennes prennent la responsabilité d'une dégradation brutale de nos relations bilatérales".
Par la suite, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a reproché aux autorités algériennes d'avoir "fait le choix de l'escalade".
"Nous répliquons avec fermeté et avec la plus stricte réciprocité", a-t-il dit au Journal de 20 Heures de TF1.
Les relations entre la France et l'Algérie se sont fortement dégradées en juillet dernier, quand Emmanuel Macron a provoqué la colère d'Alger en reconnaissant le plan d'autonomie proposé par le Maroc pour la région du Sahara occidental.
Si l'heure semblait à l'apaisement avec la visite en Algérie plus tôt ce mois-ci de Jean-Noël Barrot, qui avait alors annoncé une reprise de la coopération bilatérale, le gouvernement algérien a protesté samedi contre la détention en France de l'un de ses agents consulaires dans le cadre d'une information judiciaire ouverte pour l'enlèvement présumé d'un ressortissant algérien en France, opposant au régime en place à Alger.
Dans son communiqué, l'Elysée a fait savoir que "la France procédera symétriquement à l'expulsion de douze agents servant dans le réseau consulaire et diplomatique algérien en France".
"Le Président de la République a décidé de rappeler pour consultations l'Ambassadeur de France à Alger, M. Stéphane Romatet", a-t-elle ajouté.
Stéphane Romatet devrait arriver à Paris "dans les prochains jours", voire "sous quarante-huit heures", a dit Jean-Noël Barrot.
Le ministre a décrit la décision du gouvernement français comme une "mesure de protestation, d'opposition à la mesure très regrettable prise par l'Algérie qui compromet le dialogue que nous avions initié".
La France, a-t-il ajouté, veillera à ce que les accords bilatéraux "soient respectés", tandis que l'Elysée a appelé Alger au dialogue.
(Elizabeth Pineau, Tangi Salaün et Jean Terzian)
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