
( AFP / JEAN-FRANCOIS MONIER )
Le géant laitier Lactalis (marques Président, Lactel, Galbani) a dépassé pour la première fois en 2024 les 30 milliards d'euros de chiffre d'affaires grâce à un "rebond" des volumes écoulés mais son bénéfice net a été plombé par un accord avec le fisc français.
Les ventes annuelles de Lactalis ont observé une croissance "solide" de 2,8%, à 30,3 milliards d'euros tandis que le bénéfice net a baissé de 16,1%, à 359 millions d'euros, a détaillé le groupe lors d'une conférence de presse mercredi.
Malgré des "incertitudes au niveau géopolitique", notamment avec la menace en sursis de droits douane américains, l'enquête antidumping de la Chine sur certains produits laitiers européens, le blocage des importations en Algérie mais aussi la poursuite de la guerre en Ukraine, le PDG Emmanuel Besnier s'est dit "serein sur le modèle" de Lactalis et sur la croissance des produits laitiers dans le monde.
Entreprise familiale depuis sa création en 1933, le groupe derrière les camemberts Président, la mozzarella Galbani, le fromage à trous Leerdammer ou encore les laits Parmalat et Lactel affirme être passé cette année à la 9e place du classement des géants mondiaux de l'agroalimentaire, dominé par Nestlé, PepsiCo et JBS.
Les ventes ont été tirées par la croissance de l'ultra-frais (yaourts, avec par exemple l'explosion de la marque islandaise Siggi's) et les Etats-Unis, deuxième marché pour le groupe, qui y produit environ 90% de ses produits consommés localement.
"Il faut faire attention à ne pas surréagir à court terme", a déclaré le directeur général des opérations Thierry Clément à propos des menaces de droits de douane américains, insistant sur le caractère "multilocal" du groupe qui dispose de sites de production dans plus de 50 pays.
Lactalis compte poursuivre son expansion, avec la finalisation en 2025 de l'acquisition des yaourts General Mills aux Etats-Unis et de Cremora en Afrique du Sud.
Pour l'année en cours, le coût des matières premières, et particulièrement du lait, va "repartir à la hausse", anticipe Emmanuel Besnier.
Si le groupe ne donne pas de prévisions chiffrées, le PDG a pour objectif de revenir à terme à un bénéfice net qui représente 2% du chiffre d'affaires, niveau plus atteint depuis 2021 en raison de la crise inflationniste.
Le bénéfice net 2024 a été plombé par le règlement de 475 millions d'euros au fisc français, contentieux pour lequel 300 millions d'euros avaient été provisionnés dès 2023.
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