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Les architectes français gagnent moins que leurs confrères chypriotes ou Polonais, voici ce qu’ils touchent
information fournie par Le Figaro 21/04/2025 à 08:00

(Crédits: Adobe Stock)

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Un état des lieux de la profession d'architecte en Europe en 2024 montre que, malgré le poids du marché immobilier tricolore, les architectes hexagonaux tirent assez mal leur épingle du jeu.

Au jeu des stéréotypes, l'architecte français est globalement perçu comme un service coûteux . Et on imagine donc volontiers que ces professionnels gagnent bien leur vie. En jetant un œil à la dernière livraison de l'étude annuelle «La profession d'architecte en Europe» (voir ci-dessous) , on doit pourtant constater que la situation n'est pas vraiment glorieuse. Certes, le marché de la construction y pèse particulièrement lourd. L'étude rappelle en effet que « la moitié du total européen provient de quatre pays : l'Allemagne, la France, l'Italie et le Royaume-Uni » (dans cet ordre). Évidemment, cela est lié au poids de la population mais même si l'on rapporte cette production de construction au nombre d'architectes, la France reste dans le Top 4 des pays où l'on compte le plus de constructions par architecte (derrière le Luxembourg, la Norvège et les Pays-Bas).

Sur ces bases, on pourrait donc estimer que le revenu des architectes français devrait être comparable à celui des autres pays où l'on construit beaucoup. L'étude ne prend en compte que les architectes travaillant à plein temps et ajuste les revenus avec une formule de parité des pouvoirs d'achat. Il se trouve que le Luxembourg, la Norvège et les Pays-Bas sont dans un mouchoir de poche en matière de rémunération: entre 54.000 et 57.000 euros par an, bien au-dessus de la moyenne de cette étude, à savoir 43.461 euros.

Un architecte français gagne 28% de moins que la moyenne européenne

Et la France dans tout cela ? Elle se situe, quant à elle, sensiblement sous la moyenne, plus précisément 28% de moins, soit 11.993 euros sous le revenu moyen européen. À raison de 31.468 euros par an, un architecte tricolore est globalement moins bien rémunéré que ses homologues chypriotes, polonais ou slovaques. Et avec les voisins européens proches, l'écart est souvent plus important: 34.447 euros en Belgique, 42.229 euros en Espagne, 43.475 euros au Royaume-Uni et même 71.278 euros au Danemark ou 73.644 euros en Suisse. Seul le Portugal est vraiment très faible dans ce groupe des voisins proches puisqu'il se place avant-dernier avec 19.864 euros.

L'étude ne donne pas de pistes pour expliquer cette exception française, d'autant que le nombre de ces professionnels est plutôt stable en France: (30.600 en 2024 contre 29800 en 2014). On peut éventuellement se hasarder sur le fait que bon nombre de constructions de maisons se font sans recourir à un architecte. La construction d'un bâtiment (hors bâtiment agricole) ou d'une maison individuelle, d'une surface de plancher supérieure à 150 m2 . Autre élément qui semble assez spécifique à la France: le mode de rémunération. C'est dans notre pays que la proportion des architectes se faisant payer au pourcentage de la valeur du contrat est la plus forte: 61% des cas (à égalité avec le Luxembourg) quand les Pays-Bas ne sont qu'à 18% et l'Allemagne à 3%. D'autres pays pratiquent plutôt le paiement d'une somme forfaitaire (Estonie, Finlande, Grèce) ou encore la facturation horaire (Suède, Norvège...).

Dernière explication: si l'on ne peut que saluer la progression de la parité dans cette profession, elle s'accompagne encore trop souvent d'une baisse des rémunérations. En 2016, la profession d'architecte ne comptait que 36% de femme en France, proportion qui a progressé tous les ans depuis pour atteindre 45% en 2024.

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