Gemalto : une séance à oublier...
information fournie par Boursorama 24/07/2017 à 19:20

Une chute de 19,73%. C’est le triste bilan de la journée pour le spécialiste de la sécurité numérique. C’est peu dire que Gemalto a (encore) déçu alors qu’il vient de lancer un quatrième avertissement sur ses résultats 2017.

Le groupe a même dû avancer la publication de ses semestriels prévue initialement en septembre. Sans surprise, il continue à souffrir par la faiblesse du marché américain. Au deuxième trimestre, son chiffre d’affaires a cédé 9% à taux de change constants, à 742 millions d’euros.

Gemalto précise que pour le premier semestre, son résultat opérationnel est en ligne avec les objectifs à près de 93 millions d’euros. C’est presque une division par deux par rapport aux 172 millions enregistrés à la même période de l’exercice précédent.  C’est également inférieur aux attentes des analystes alors que le consensus tablait en moyenne sur 96 millions…

Un horizon toujours bouché

Surtout, le scénario d’une amélioration de la situation au second semestre n’est plus d’actualité dans deux secteurs cruciaux pour le groupe : l’activité SIM et la division paiement aux Etats-Unis (45% des ventes totales).

La (trop) longue transition des Etats-Unis vers la carte à puce n’en finit plus de pénaliser le groupe français alors que le marché de la SIM devient de plus en plus difficile entre attente de la 5G pour les opérateurs et montée en puissance de nouvelles formes de concurrence avec  l'embedded SIM.

Un objectif intial de 660 millions d'euros...

Le résultat opérationnel courant ajusté 2017 n’est désormais plus attendu qu’entre 293 et 323 millions soit une baisse de 29 à 35% par rapport aux 453 millions de 2016. Ceux qui ont de la mémoire se souviendront que la toute première estimation pour 2017 était supérieure à 660 millions… Et pour couronner le tout, Gemalto a dû passer une provision de 420 millions sur les comptes du premier semestre.

Côté analystes, naturellement on a beaucoup grincé des dents aujourd’hui : Oddo, déjà à alléger sur le titre a abaissé son objectif de cours de 47 à 40 euros : «Nos prévisions 2017/2019 sont coupées en moyenne de 25% au niveau du résultat opérationnel courant ajusté et de 34% au niveau du résultat net (hors dépréciation de goodwill).»

Credit Suisse (à sous-performer) est lui encore plus sévère avec un nouvel objectif à 30 euros contre 41 auparavant.

Société Générale est passée de conserver à vendre sur le titre, tout comme Natixis.

Autant dire que le groupe va devoir être convaincant lorsqu’il va donner des détails sur sa situation lors de la présentation définitive de ses résultats semestriels le 1er septembre.

Laurent Grassin (redaction@boursorama.fr)