GTT : un marché très porteur

information fournie par Le Revenu •05/01/2023 à 08:02

La société d'ingénierie profite de la dynamique de la demande. Mais des éléments temporaires pèsent sur le titre.

Son actualité : en quatre mois à peine, l'action du concepteur de membranes de confinement pour le transport maritime du gaz naturel liquéfié (GNL) a perdu plus d'un tiers de sa valeur. Pourtant, la demande en faveur du GNL ne cesse de croître, surtout depuis le début de la crise internationale déclenchée par le conflit armé entre la Russie et l'Ukraine.

Ainsi, l'Europe, qui a choisi de réduire sa dépendance au gaz russe, a décidé d'augmenter significativement ses capacités d'importation de gaz par voie maritime. Selon le cabinet Wood Mackenzie, les importations de GNL devraient progresser de 55% en 2022 pour atteindre 120 millions de tonnes.

De nombreux projets d'installations de regazéification ont vu le jour, notamment en Allemagne où, pour aller plus vite, le gouvernement a passé commande de cinq terminaux flottants. Ces navires-usines, appelés aussi FSRU (unité flottante de stockage et de regazéification) transforment le GNL en gaz naturel pour permettre son injection dans le réseau.

Dans le même temps, les pays exportateurs sont eux aussi à la manœuvre pour augmenter leurs capacités, principalement les États-Unis et le Qatar. Cette situation se traduit par une forte progression des contrats de GTT . À fin septembre 2022, la société d'ingénierie comptait 269 commandes, dont 250 pour l'équipement de navires méthaniers.

Notre analyse

Tandis que l'activité de GTT reste soutenue par la dynamique de la demande, la baisse de l'action en Bourse trouve sa source dans d'autres facteurs. Selon Nicolas Royot, analyste financier chez Portzamparc, le titre est pénalisé par plusieurs nouvelles négatives, dont les ventes d'actions par les porteurs d'obligations convertibles.

En effet, l'expert rappelle qu' Engie procédera le 9 janvier au remboursement anticipé des obligations convertibles en actions. Depuis un mois, les porteurs d'obligations ont été incités à convertir leurs titres et certains d'entre eux ont vendu les actions sur le marché entraînant ainsi une pression baissière.

Par ailleurs, les dirigeants de GTT ont confirmé l'arrêt des activités en Russie où le groupe était engagé dans la conception de 15 méthaniers brise-glace et l'équipement de trois réservoirs sous-marins. «Ces éléments auront un impact financier, principalement à compter de l'exercice 2023», annonce le groupe, en précisant que ces contrats «représentent une exposition totale inférieure à 6% du carnet de commandes».

Cependant, les dirigeants avaient déjà prévenu les investisseurs de cette exposition à la Russie. Nous estimons que cette mauvaise nouvelle se reflète déjà dans l'évolution du cours de Bourse. Nous profitons donc du trou d'air actuel pour acheter cette action vendue de manière excessive par les investisseurs, d'autant que le rendement du flux de trésorerie disponible avoisine actuellement 5,7%.

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Prochain rendez-vous : résultats annuels, 16 février.