Le plongeon de Lagardère en Bourse interpelle
information fournie par Investir 04/07/2022 à 10:00

Le plongeon de Lagardère en Bourse interpelle. Crédit photo : Adobe Stock

Pour plusieurs gérants, l'explication est à chercher du côté technique des marchés, et notamment celui des fonds passifs, les ETF.

Mais que se passe-t-il sur Lagardère? L'action du groupe d'édition et de distribution dans les aéroports a perdu un tiers de sa valeur depuis le 9juin - date de clôture de l'offre publique d'achat rouverte par Vivendi. Le Cac40 a cédé 7% sur la période. Des volumes importants ont été relevés: il s'est échangé plus de 600.000titres dans la seule journée du 20juin - et même en clôture - après 250.000 le 17juin. C'est beaucoup plus si l'on prend les volumes composites, avec toutes les places et pas seulement Paris, puisqu'on atteint alors 855.408actions le 20juin et plus de1,3million entre le 20juin et le 24juin.

Pour plusieurs gérants, l'explication est à chercher du côté technique des marchés, et notamment celui des fonds passifs, les ETF: en raison d'un moindre flottant, l'action Lagardère est sortie d'indices, notamment du MSCI Small Cap Index, obligeant les fonds passifs à vendre leurs titres. Des ajustements qui se sont poursuivis sur plusieurs séances.

Droits non négociables

On peut, par ailleurs, s'interroger sur le rôle que pourrait jouer le marché secondaire, apparu autour du droit de cession obtenu en apportant à l'offre secondaire de Vivendi. Lors de l'OPA, les actionnaires de Lagardère avaient le choix d'apporter à l'offre principale, contre 25euros par action (dividende détaché), ou d'obtenir un droit de cession au prix de 24,10euros, valable jusqu'en décembre2023. La proposition secondaire aurait séduit les détenteurs de 31millions d'actions, soit 22% du capital, selon LesEchos. Un moyen de s'assurer un prix plancher tout en profitant d'une éventuelle amélioration de la conjoncture.

Or, ces droits, «qui ne sont ni des valeurs mobilières, ni des titres financiers», ne sont pas négociables (ils ne sont pas cotés), mais ils sont cessibles jusqu'à décembre2023, et font donc l'objet d'échanges, notamment entre investisseurs institutionnels. Mais on pourrait penser que la logique est, là, plutôt favorable au cours: apporter ses actions avec le droit attaché à 24,10euros et racheter sur le marché des actions moins chères de 8euros.

Nous avions conseillé d'apporter à l'offre principale (25 euros). Néanmoins, le titre est aujourd'hui à son plus-bas depuis dix ans, hors période de pandémie. Le trafic dans les aéroports redémarre, ce qui devrait tirer les résultats du groupe, sauf nouvelle crise sanitaire. Dans une optique opportuniste, on pourra se positionner sur l'action. Attention, il n'est plus question des droits qui étaient rattachés à l'offre secondaire de Vivendi, close le 9 juin.

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