Une BCE toujours dépendante des données : de la persistance de l’inflation à la potentielle stagnation
information fournie par TRIBUNE LIBRE 16/10/2024 à 08:00

François Rimeu, stratégiste senior chez Crédit Mutuel AM. (crédit : DR)

Par François Rimeu, stratégiste senior chez Crédit Mutuel AM


Christine Lagarde devrait parvenir assez facilement à un consensus au sein du comité sur la nécessité d'une nouvelle baisse de taux de 25 points de base (pbs) dès le mois d'octobre après les deux baisses de taux d'un quart de point en juin et septembre dernier. Les membres de la Banque centrale européenne (BCE) ne souhaiteront pas selon nous prendre le risque de maintenir des conditions monétaires trop restrictives au regard de prévisions de croissance faibles dans certains des principaux pays de la zone euro.

Veuillez trouver ci-dessous nos anticipations :
•    Face à une balance des risques moins favorable en zone euro, les membres du Conseil des gouverneurs baisseront les taux directeurs de 25 bps ; 3,25% pour le taux de la facilité de dépôt.
•    Christine Lagarde rappellera que l'objectif d'inflation est symétrique.
•    Elle se montrera très confiante quant au retour durable de l'inflation à l'objectif de 2%, ‘en temps voulu' (à savoir, au second semestre 2025 selon les prévisions de la BCE de septembre) mais plus inquiète sur l'activité économique en zone euro en particulier à court terme.
•    La présidente de la BCE indiquera que l'institution peut baisser ses taux même avec un taux d'inflation des services élevé (qui se maintient autour de 4%) car la banque centrale est attentive à la dynamique globale des prix et à l'évolution des salaires.
•    Elle répètera toutefois que les taux d'intérêt ne sont pas pour autant sur une trajectoire baissière linéaire.

En résumé, nous pensons qu'il y aura une baisse de taux en octobre : les données et les enquêtes de conjoncture se dégradent et la dynamique des prix confirme que l'inflation retrouvera probablement sa cible de 2% comme prévu. Les implications sur les marchés financiers devraient être relativement limitées. En effet, la baisse d'octobre est largement attendue des investisseurs et ces derniers ont déjà pleinement intégré une baisse de taux de 25 pbs en décembre. L'attention sera désormais tournée vers la réévaluation des perspectives de croissance et d'inflation de la BCE publiée lors du comité du 12 décembre qui pourrait potentiellement montrer une décélération de l'inflation plus rapide que prévue l'année prochaine (par rapport aux prévisions du mois de septembre).