Une semaine en Bourse : le recap du 10 au 14 mars
information fournie par Boursorama 14/03/2025 à 19:00

Une semaine en bourse (Crédits: A.MORISSE - Boursorama)

Lundi 10 mars

CAC 40 : -0,94% à 8.047,60 points et 6 milliards d'euros échangés

La séance

La Bourse de Paris ouvre la semaine en baisse, à l'issue d'une séance marquée par des craintes de récession grandissantes aux Etats-Unis et par les incertitudes sur le vaste plan de relance économique voulu en Allemagne. Les Verts allemands ont annoncé qu'ils refuseraient d'apporter les voix nécessaires à l'adoption au Parlement du plan géant d'investissements mis sur pied par le futur gouvernement de Friedrich Merz, dont ils critiquent les lacunes. Ils priveraient ainsi le futur chancelier de la majorité des deux tiers nécessaire pour faire adopter les changements constitutionnels nécessaires à ce programme de dépenses sans précédent. L'examen du texte débutera jeudi à la chambre basse des députés. Les valeurs industrielles ont nettement reculé : ArcelorMittal a lâché 4,76% à 29,03 euros et le géant des matériaux Saint-Gobain 5,48% à 100,10 euros.

C'est beaucoup plus rouge de l'autre côté de l'Atlantique : le Dow Jones a perdu 2,08%, mais surtout le Nasdaq a chuté de 4%, sa pire performance depuis 2022, et l'indice élargi S&P 500 s'est contracté de 2,70%. Les géants du secteur de la tech ont reculé fortement: Tesla a chuté de 15,43%, Meta a reculé de 4,42%, Microsoft de 3,34%, Alphabet de 4,41%, Apple de 4,85%, Amazon de 2,36% et Nvidia de 5,07%. Les investisseurs ont accueilli avec crainte les déclarations de Donald Trump dimanche. Le président américain est resté très flou lorsqu'une journaliste de Fox News lui a demandé lors d'un entretien s'il s'attendait à une récession aux Etats-Unis. "Je déteste prédire les choses comme ça", a-t-il répondu. Les valeurs associées au secteur des cryptomonnaies ont, elles, dévissé avec le bitcoin , les investisseurs se montrant déçus de l'absence de politique d'achat public de devises numériques aux Etats-Unis. La plateforme d'échanges Coinbase a dégringolé de 17,58%, son concurrent Robinhood de 19,79%, quand le "mineur" (créateurs de monnaie numérique) Riot Platforms a chuté de 9,68%.

Valeurs en vue

Verallia s'est apprécié en Bourse alors que la société BWGI, contrôlée par la holding brésilienne de la famille Moreira Salles, va lancer en avril une offre publique d'achat sur le fabricant de bouteilles et emballages français, ex-filiale de Saint-Gobain, dont elle détient déjà 28,8% du capital. BWGI proposera 30 euros par action de Verallia, pour une valeur d'entreprise de 6,1 milliards d'euros (dette comprise), selon un communiqué de la société brésilienne publié lundi. Cette dernière, qui entend devenir actionnaire majoritaire de Verallia, a fait part dans un communiqué de son intention de ne "pas apporter de modifications qui concernent l'emploi".Elle s'est également engagée à ce que "le centre de décision" et "le siège social de Verallia", aujourd'hui situé à La Défense, en banlieue parisienne, "restent en France." Avec 11.000 collaborateurs et 35 usines verrières dans 12 pays, Verallia revendique la place de leader européen et de troisième producteur mondial de l'emballage en verre pour les boissons et les produits alimentaires.

Mardi 11 mars

CAC 40 : -1,31% à 7.941,91 points et 5,6 milliards d'euros échangés

La séance

De nouvelles menaces commerciales brandies par Donald Trump et voici le CAC 40 qui termine nettement dans le rouge, enfonçant la barre des 8.000 points. Le président américain a annoncé entre autres doubler à 50% le taux des droits de douane sur l'acier et l'aluminium canadiens qui doivent entrer en vigueur mercredi. Il a par ailleurs assuré sur sa plateforme Truth Social qu'il imposerait le 2 avril de telles taxes douanières sur les voitures et que cela "mettra à l'arrêt définitivement l'industrie automobile au Canada", estimant une nouvelle fois que la "seule chose sensée" à faire pour le pays était de devenir le "51e Etat américain", ce qui mettrait fin de facto à la guerre commerciale.

Les marchés américains ont réagi de la même façon à cet énième revirement du président américain. L'indice Dow Jones a cédé 1,14%, à 41.433,48 points. Après son fort repli de la veille, le Nasdaq Composite a reculé de son côté de 30,18% à 17.436,10 points. Le S&P 500 a reculé en séance à plus de 10% de son record de clôture du 19 février. Wall Street a connu un brin d'apaisement dans l'après-midi avec l'annonce que les Etats-Unis allaient restaurer leurs aides à l'Ukraine et que les représentants des deux pays réunis en Arabie saoudite étaient convenus du principe d'une trêve de 30 jours dans la guerre avec la Russie. Autre motif de répit, la suspension par le Premier ministre de la province canadienne de l'Ontario du surcoût annoncé de 25% sur les exportations d'électricité dans trois Etats américains en réponse aux taxes annoncées par Donald Trump contre le Canada.

Valeur en vue

Volkswagen a fini la séance en léger repli après la publication de ses résultats. Son chiffre d'affaires s'est établi à 87,3 milliards d'euros pour le quatrième trimestre, au-dessus des attentes des analystes qui tablaient sur 85,9 milliards d'euros, selon les données de LSEG. Le bénéfice d'exploitation a reculé de 15% en 2024, à 19,1 milliards, pour un chiffre d'affaires de 324 milliards, en ligne avec les attentes des analystes. Le groupe s'attend à atteindre une marge opérationnelle comprise entre 5,5 et 6,5% en 2025, après 5,9% en 2024, dans un contexte de demande atone, de coûts élevés et de tensions commerciales persistantes pour le secteur automobile. L'action, qui se reprend depuis le début de l'année, a perdu plus de 40% en quatre ans, pénalisée par une montée en puissance plus lente que prévu de la production de véhicules électriques, une pression accrue sur les prix en Chine, on principal marché, et l'arrivée de concurrents asiatiques en Europe. Le constructeur allemand a proposé un dividende de 6,36 euros par action préférentielle pour 2024, en baisse par rapport aux 9,06 euros versés pour l'année précédente..

Mercredi 12 mars

CAC 40 : +0,59% à 7.988,96 points et 5 milliards d'euros échangés

La séance

Enfin le rebond à Paris mais pas forcément autant qu'espéré alors que le CAC 40 grimpait de 1,6% à la mi-journée, vers 8.070 points. L'indice a été porté par Safran (+5%), Schneider Electric (+2.3%) ou encore Axa (+2.1%), mais pénalisé par Edenred (-4.8%), Teleperformance (-3.2%) ou encore L'Oréal (-1.7%). L'actualité est du jour était marquée par les pourparlers autour de l'Ukraine à la suite des réunions diplomatiques USA/Ukraine d'hier à Djeddah. La Russie n'a pas encore fait connaître sa position, ce qui signifie que la paix est encore loin d'être signée. Les inquiétudes liées au commerce mondial n'ont pas reflué, alors que l'Union européenne a décidé d'imposer des droits de douane sur l'équivalent de 26 milliards d'euros de produits importés des Etats-Unis, répliquant aux surtaxes 'injustifiées' annoncées par Washington. L'acier et l'aluminium de l'Union européenne est désormais assujetti à des droits de douane de 25% aux Etats-Unis, ce qui représente un surcoût de quelque 26 milliards d'euros selon les calculs de Bruxelles.

La tendance était encore plus brouillée à Wall Street, le S&P 500 (+0,49%) et le Nasdaq +1,2%) marquant un rebond après de récentes pertes, dans le sillage de données meilleures qu'attendu sur l'inflation en février aux Etats-Unis mais sur fond de craintes continues à propos de l'escalade des tensions commerciales. L'indice Dow Jones a ,lui, cédé 0,20%, à 41.350,93 points. Côté statistiques, un rapport du département américain du Travail montre que les prix à la consommation ont décéléré plus qu'attendu le mois dernier, suggérant que l'inflation se dirige dans la bonne direction et préservant l'espoir que la Réserve fédérale (Fed) poursuive son assouplissement monétaire cette année.

Valeur en vue

En hausse à l'ouverture, l'action Edenred a rapidement basculé dans le rouge. La société a annoncé la nomination de Virginie Duperat-Vergne en qualité de directrice générale finance du groupe. À ce titre, elle rejoindra le comité exécutif d'Edenred et prendra ses fonctions le 2 juin 2025. Basée à Issy-les-Moulineaux, elle sera rattachée à Bertrand Dumazy, PDG d'Edenred. Elle succèdera à Julien Tanguy qui quittera son poste le 28 mars 2025 pour prendre la direction générale "d'une société française de premier plan", précise un communiqué du groupe.

Jeudi 13 mars

CAC 40 : -0,64% à 7.938,21 points et 4,9 milliards d'euros échangés

La séance

Retour (déjà) dans le rouge pour le CAC 40, pénalisé par le repli de Pernod Ricard, d'EssilorLuxottica et de STMicro (-2,7%). L'annonce d'un projet de taxation de 200% des exportations de champagne, vins et spiritueux français (une riposte à la hausse de 50% des taxes sur les whisky US décidée par Bruxelles) ne va pas dans le sens d'un apaisement avec les principaux "partenaires" économiques des Etats Unis.

La Bourse de New York a fini en nette baisse. L'indice Dow Jones a cédé 1,30%, à 40.813,57 points, le Nasdaq Composite a reculé de son côté de 1,96%, à 17.303,01 points. Le S&P 500, plus large a cédé 1,39%, à 5.521,52 points :  il est à 10,1% de son record de clôture du 19 février, confirmant qu'il se trouvait en zone de correction. Des données rassurantes sur l'inflation ont été éclipsées par les craintes sur la multiplication des droits de douane entre les Etats-Unis et leurs principaux partenaires commerciaux.

Valeur en vue

Les actions d'Intel INTC.O ont bondi de près de 15%, Wall Street ayant salué sa décision de nommer un ancien membre du conseil d'administration, Lip-Bu Tan, au poste de directeur général. Il avait quitté l'entreprise en août en raison de divergences sur la direction du fabricant de puces, après plusieurs années de sous-performance sur le marché. M. Tan aura pour mission de redonner de la vigueur à l'entreprise, qui n'a pas su profiter du boom des semi-conducteurs lié à l'intelligence artificielle tout en consacrant des milliards de dollars au développement de son activité de fabrication de puces. Intel a enregistré plusieurs trimestres de pertes de parts de marché dans les centres de données et les PC, ainsi que des pertes de plusieurs milliards de dollars dans son activité de fabrication. Au cours des cinq dernières années, l'action a perdu environ 60 % de sa valeur, alors que l'indice Nasdaq Composite et l'indice S&P 500 ont tous deux plus que doublé.

Vendredi 14 mars

CAC 40 : +1,13% à 8028,28 points et 4,8 milliards d'euros échangés

La séance

La Bourse de Paris a fini en nette hausse vendredi tirée par l'envolée du luxe avec L'Oréal, Hermès ou encore LVMH. Kering manque néanmoins à l'appel digérant l'annonce de l'arrivée de son nouveau directeur artistique, Demna, transfuge de chez Balenciaga. Dans ce contexte peu optimiste - ou un droit de douane risque de succéder à un autre - la santé de l'économie américaine suscite de plus en plus de questionnements et les investisseurs sont de moins en moins nombreux à exclure que les Etats-Unis échappent à une récession.

Valeur en vue

Kering se replie nettement après l'annonce jeudi soir de la nomination de Demna Gvasalia, qui se fait appeler Demna, au poste de directeur artistique de la marque Gucci. Demna, ex-directeur artistique de Balenciaga, prendra les rênes de Gucci à partir de juillet 2025. Agé de 43 ans, il avait fait l'objet, en 2021, d'une controverse liée à une publicité accusée de contenir des images inappropriées impliquant des enfants. Il avait ensuite présenté ses excuses sur son compte Instagram. Les analystes de Jefferies et de RBC estiment que la nouvelle pourrait être une surprise, Jefferies soulignant qu'il s'agit d'un "basculement inattendu". Selon RBC, les investisseurs attendaient l'arrivée d'un directeur artistique externe, plus en vue, et jugent que celle de Demna pourrait ne pas être suffisante pour renforcer la "signalisation" de la marque. Bernstein donne à la nomination de Demna un score de 5/10 et doute de la capacité du designer d'être à la hauteur de la tâche, estimant qu'il ne correspond pas au profil recherché. J.P. Morgan considère ce choix comme controversé et signale "un point d'interrogation" sur la manière dont les codes de la marque vont évoluer. Cependant, TD Cowen est plus optimiste et s'attend à ce que Demna "apporte de l'éclat à Gucci", citant sa base de fans fidèles, sa capacité à attirer les jeunes et les nouveaux clients, et la forte théâtralité de ses collections.Gucci, qui représente environ la moitié du chiffre d'affaires de Kering, s'est séparé de son ancien directeur artistique Sabato de Sarno début février.

LG avec Reuters, AFP, Cercle Finance et AOF