Wall Street: l'euphorie initiale s'estompe
information fournie par Cercle Finance 24/04/2025 à 07:35

(CercleFinance.com) - À l'image des voltefaces de Donald Trump, Wall Street enchaîne les séquences 'portes de saloon', parfois en 48 heures, parfois même au cours d'une seule séance. À la déprime de lundi a succédé un véritable vent d'euphorie mardi soir, puis durant la première heure de cotation.

Les indices américains ont alors entamé une rapide décrue à partir de 16h45, puis une baisse plus lente de 20h30 à 21h45 (la moitié des gains ayant été effacée à un quart d'heure de la clôture), avant que les acheteurs ne reprennent la main dans les dix dernières minutes.

Au final, le S&P500 progresse de +1,7% environ à plus de 5.375 (contre 5.470 au plus haut), le Dow Jones se contentant pour sa part de +1,07% à 39.606. L'indice VIX se détend de -7% vers 28,5 ; il avait fléchi jusqu'à 27,1 vers 17h00.

Vers 16h00, pas moins de +6% à +6,5% avaient été repris sur les indices larges en moins de sept heures de cotation continue (le Nasdaq affichait +4% et le S&P500 +3%), tandis que le Dow Jones s'adjugeait +2,7% (soit +1.000 points, à plus de 40.350 points).

Sur certains secteurs comme les semi-conducteurs, l'euphorie rappelait un peu les écarts observés le 9 avril (plusieurs leaders de la technologie prenaient plus de 10% après des gains de +5% à +6% la veille) : l'indice SOXX bondissait de +6% après +2% la veille. Il conserve une avance de +3,75% ce soir, dans le sillage de MongoDB (+6,9%), Marvell Technology (+6,2%), Applovin (+6,1%), Intel (+5,5%).

Mais ces écarts apparaissaient d'autant plus spectaculaires que les volumes restaient faibles : cela ressemble à des mouvements brusques liés à la peur de rater une opportunité (phénomène connu sous le nom de FOMO - fear of missing out), à l'instar des ventes paniques dans le sens inverse.

Wall Street avait réussi hier à effacer intégralement les lourdes pertes enregistrées lors de la séance de lundi, alors que Donald Trump a démenti hier soir, après la clôture des marchés, avoir l'intention de limoger le président de la Réserve fédérale.

Les déclarations du secrétaire au Trésor, Scott Bessent, exprimant sa confiance quant à une possible désescalade du conflit commercial avec la Chine, ont également soutenu la tendance. Donald Trump a surenchéri en expliquant que des négociations avec la Chine allaient permettre de faire baisser les droits de douane 'considérablement'.

Il a également indiqué, après la clôture des marchés ce mercredi, que les importations de pièces automobiles en provenance de Chine pourraient être exemptées de droits de douane (À défaut, les constructeurs américains pourraient se retrouver à l'arrêt d'ici quelques semaines en raison de pénuries de composants).

Des statistiques économiques majeures étaient également publiées, notamment les indices PMI, dans un contexte de craintes liées à une possible récession : la croissance du secteur privé américain ralentit nettement en avril, avec un indice PMI composite à 51,2 selon l'estimation flash, un plus bas de 16 mois, contre 53,5 le mois précédent.

Par ailleurs, les ventes de logements individuels neufs ont augmenté de 7,4% aux États-Unis en mars par rapport au mois précédent, atteignant 724.000 unités en rythme annualisé, selon le Département du Commerce.

Ces chiffres n'expliquent pas la remontée des rendements obligataires en cours de séance (encore un mouvement façon 'portes de saloon'), avec les obligations du Trésor américain à 10 ans qui se détendaient de -13,5 points de base dans la matinée, pour finir inchangées à 4,385%. Le taux à 30 ans, lui, est passé de 4,716% à 4,828%, avec une dynamique tendant vers un rendement de 5,00%.