Epargne : placer son argent, est-ce vraiment suffisant pour se protéger de l'inflation ? information fournie par Moneyvox 25/08/2023 à 08:10
Cela ne vous a pas échappé : les prix grimpent depuis plusieurs mois. Résultat ? Malgré des rendements globalement en hausse, la majorité des placements font perdre de l'argent aux épargnants.
Bien que le niveau d'inflation semble ralentir depuis quelques mois, la hausse des prix devrait tout de même atteindre les 5 % sur l'année 2023 selon l'Insee. Dans le même temps, les taux d'intérêt affichés par de nombreux placements ont grimpé, à l'instar du Livret A et de sa rémunération de 3 % net depuis le 1er février. Mais, malgré cela, laisser de l'argent sur un compte épargne grignote lentement, mais sûrement, le pouvoir d'achat des ménages. Les explications.
Pourquoi épargner peut faire perdre du pouvoir d'achat ?
Fournir un apport pour un projet futur, anticiper les aléas de la vie, éviter de se retrouver dans le rouge à la fin du mois… L'épargne a de nombreuses vertus. Pour autant, il est important de souligner que placer son argent sur un contrat dédié ne permet pas nécessairement de gagner en pouvoir d'achat. Avec un niveau d'inflation élevé, cela peut même être l'inverse ! Et pour cause : le rendement d'un placement n'est pas toujours suffisant pour compenser la hausse des prix.
Sur l'année 2023, l'inflation, reflétée par l'Indice des prix à la consommation (IPC) de l'Insee, devrait atteindre les 5 %. Un niveau élevé en comparaison des dernières années, mais qui est en légère baisse, puisqu'en février 2023, la hausse des prix sur un an avait atteint les 6,3 %. Or, il est rare de trouver un support d'épargne rémunéré à 5 % ou plus afin de préserver son pouvoir d'achat, à moins d'accepter de prendre des risques, par exemple en bourse.
Concrètement, la plupart des placements actuels font donc perdre du pouvoir d'achat aux Français. Avec une inflation théorique à 5 % sur un an, un contrat d'épargne rémunéré, sur le papier, à 2 % affiche en réalité un rendement réel de -3 %. Pour obtenir ce chiffre, il suffit de déduire le niveau d'inflation, 5 %, du taux d'intérêt du contrat en question, ici 2 %.
Sur les 7 principaux placements existants, un seul affiche un rendement réel positif
Le Livret A et le LDDS attirent de plus en plus les épargnants, qui y ont respectivement déposé 24,5 et 7,87 milliards d'euros supplémentaires au cours des cinq premiers mois de l'année 2023. Au total, ce sont 542,1 milliards d'euros qui se sont accumulés sur ces livrets réglementés. Pourtant, le taux d'intérêt à 3 % net du Livret A et du LDDS, bien que revu à la hausse en février, est toujours inférieur à l'inflation, et le rendement réel de ces contrats est donc négatif.
En réalité, un seul livret d'épargne protège les épargnants de la hausse des prix : le Livret d'épargne populaire, ou LEP . En effet, sa rémunération a atteint les 6,1 % de février à juillet, et est désormais de 6 %, depuis le 1er août. En arrondissant, le rendement réel du LEP sur l'année 2023 est donc d'environ +1 %. Une performance qui semble timide, mais qui, comparée aux autres placements, fait office d'ovni.
En effet, le Livret A et le LDDS ne sont pas les seuls à afficher des rendements réels négatifs. Le site d'information financière MoneyVox a ainsi estimé que la performance d'un livret bancaire classique, déduction faite de l'inflation et en tenant compte de la fiscalité, était d'environ -4,55 %. Le PEL (-3,6 % pour un contrat récent), l'assurance-vie en fonds euros (-2,7 %), ainsi que le PER et l'épargne salariale (-2 %) font à peine mieux. Seules les SCPI arrivent proche de l'équilibre (-0,47 % avant impôts).