Les distributeurs automatiques de billets vont-ils disparaître? information fournie par Le Particulier 16/02/2025 à 16:00
Sommaire:
- 2000 distributeurs automatiques supprimés en un an
- Une mutualisation des automates pour s’adapter à l’évolution des moyens de paiement
- Les moyens d’accès aux espèces se diversifient
- Les Français restent attachés au cash: pièces et billets
2000 distributeurs automatiques supprimés en un an
Selon les données publiées en juillet 2024 par la Banque de France, on comptait 44.123 Distributeurs Automatiques de Billets (DAB) en France métropolitaine fin 2023, contre 46.249 un an plus tôt. Cette baisse de 4,6% est la plus forte enregistrée sur un an au cours des dernières années. Entre 2018 et 2023, plus de 8500 distributeurs ont été supprimés. Pour l’institution, ces chiffres confirment «le maintien à un très bon niveau de l’accessibilité des billets en France métropolitaine». La Banque de France souligne que 98,8% des Français vivent à moins de quinze minutes en voiture d’un DAB. La rationalisation du parc de distributeurs touche faiblement les zones rurales, puisque 98% des automates supprimés étaient installés dans une commune de plus de 2000 habitants.
Une mutualisation des automates pour s’adapter à l’évolution des moyens de paiement
Face à la baisse de l’usage quotidien des espèces, les acteurs du secteur bancaire s’organisent. Ainsi, Société Générale, BNP Paribas, Crédit Mutuel Alliance fédérale et sa filiale CIC ont décidé de mutualiser leurs 15.000 distributeurs automatiques. Le déploiement du programme Cash Services devrait s’achever en 2026. À terme, le réseau doit compte 7000 sites (5000 agences, pouvant accueillir plusieurs distributeurs plus 2000 sites hors agences), contre 10.000 actuellement. La disparition des distributeurs concerne principalement les grandes zones urbaines, où ces établissements possèdent chacun leur propre distributeur dans un même périmètre.
Comment fonctionnent les automates mutualisés?
Tous les distributeurs sont connectés à la même plateforme informatique. Après avoir inséré leur carte, les clients retrouvent l’interface de leur banque sur l’écran. Ils peuvent retirer des espèces sans avoir à payer de frais de «retraits déplacés». Les clients ont également accès à une offre complète de services: dépôt de chèques, d’espèces, réalisation d’un virement, accès au solde ou à l’historique du compte.
Les moyens d’accès aux espèces se diversifient
La baisse du nombre de distributeurs automatiques est compensée par le développement d’autres acteurs de l’écosystème bancaire. Par exemple, le retrait d’espèces à l’achat ( cashback en anglais) est un service pouvant remplacer un distributeur. Il permet d’obtenir de l’argent liquide chez un commerçant quand vous effectuez un paiement par carte bancaire. Ainsi, par exemple vous faites un achat d’un montant de 30 euros. Vous réglez 50 euros par carte bancaire et le commerçant vous rend 20 euros en espèces.
Le montant minimal d’achat est fixé à 1 euro et le commerçant peut délivrer jusqu’à 60 euros en espèces. Il a obligation d’indiquer en amont si le service est gratuit ou payant. Ces services contribuent à l’accessibilité aux espèces, particulièrement en milieu rural. Avec 27.418 emplacements, les points d’accès privatifs ont progressé de 1,7% sur l’année. Au total, 71.541 distributeurs et points privatifs ont été recensés fin 2023.
En parallèle, les collectivités sollicitent de nouveaux acteurs, comme:
- Les transporteurs de fonds Euronet et Brink’s,
- Le suédois Loomis.
Ils installent des distributeurs dans les zones moins bien desservies par les agences bancaires. Leur nombre a bondi de 19% en 2023, passant de 571 à 679. C’est six fois plus qu’en 2020.
Les Français restent attachés au cash: pièces et billets
Selon une étude de la Banque de France sur les habitudes de paiement des ménages publiée en avril 2023, les espèces représentent encore 50% des volumes de paiement aux points de vente. Dans un baromètre Ifop réalisé la même année, 83% des sondés se déclarent attachés à l’argent liquide , contre 79% un an plus tôt. 74% affirment utiliser des espèces chaque jour ou presque (+6 points sur un an). Enfin, 87% disent être «inquiets» de voir l’argent liquide disparaître.
Quels sont les frais lors d’un retrait dans un distributeur indépendant?
Les banques autorisent généralement un nombre déterminé de retraits gratuits dans un autre établissement chaque mois. La moyenne observée est de 3, mais elle s’oriente à la baisse. Passé ce seuil, la banque facture des «frais déplacés» pour tout retrait supplémentaire. Leur montant varie d’un établissement à l’autre. Dans sa dernière étude sur les tarifs bancaires, Panorabanques pointe que le coût annuel moyen pour quatre retraits déplacés par mois a progressé de 7,8% en 2025, après une hausse de 10,6% en 2024. Il atteint 15,40 euros. BoursoBank ne facture pas ce type de frais.