Pensions retraite : génération, genre, profession… Qui est vraiment pénalisé ? information fournie par Mingzi 05/11/2024 à 11:52
Le Panorama 2024 « Les retraités et les retraites » de la Drees révèle les écarts de niveau dans les pensions retraite entre générations, entre hommes et femmes, et selon le statut professionnel.
Les pensions de retraite en France, bien qu'encadrées par des régimes de base et complémentaires, révèlent des disparités importantes selon le genre , le statut professionnel et, de manière croissante, l'âge des bénéficiaires. En 2022, la pension brute moyenne de droit direct des retraités résidant en France s'élevait à 1.626 euros par mois, soit environ 1.512 euros nets après prélèvements sociaux. Toutefois, cette moyenne masque des différences notables. Le Panorama 2024 « Les retraités et les retraites » de la Drees (Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques) révèle les écarts de niveau dans les pensions retraite entre générations, entre hommes et femmes, et selon le statut professionnel.
Des disparités entre hommes et femmes qui perdurent
Le fossé des pensions entre hommes et femmes reste l'un des aspects les plus visibles des disparités de retraite en France. En 2022, les hommes retraités percevaient en moyenne 2.050 euros bruts par mois, alors que les femmes touchaient en moyenne 1.268 euros, soit une différence de près de 40 %. Cette différence s'explique par des carrières plus souvent en emploi partiel ou interrompues pour les femmes, ainsi que par des écarts salariaux. La pension de réversion atténue cet écart, mais la différence reste de 26 % entre hommes et femmes, y compris droits dérivés.
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Les écarts générationnels : les retraités récents pénalisés
La question des inégalités de pension concerne également les générations de retraités. Les retraités ayant liquidé leurs droits plus récemment perçoivent souvent des montants inférieurs en raison de réformes qui ont modifié le calcul des droits et réduit le rendement des cotisations. Ainsi, entre 2012 et 2022, les pensions des nouveaux retraités sont devenues progressivement inférieures à celles de leurs aînés, malgré des carrières souvent plus longues et des cotisations constantes. En particulier, les changements de règles dans la revalorisation annuelle ont limité l'adaptation des pensions à l'inflation, entraînant une baisse relative de pouvoir d'achat pour les retraités plus jeunes.
En 2023, par exemple, la pension moyenne tous régimes confondus a baissé de 1,9 % en euros constants, malgré une revalorisation de 4,9 % pour les pensions complémentaires en novembre 2022. Cette baisse de pouvoir d'achat touche plus durement les générations récentes, dont les pensions sont davantage impactées par l'inflation non compensée.
Cadres et non-cadres : des pensions inégales selon le statut professionnel
Le statut professionnel reste un facteur clé de disparité des pensions. Les anciens cadres bénéficient de pensions plus élevées grâce aux cotisations plus importantes versées durant leur carrière et à la part de retraite complémentaire Agirc-Arrco. Cependant, les retraités cadres voient leur pouvoir d'achat se détériorer plus rapidement en raison de la revalorisation souvent inférieure des pensions complémentaires comparativement aux pensions de base. Sur une période de vingt-cinq ans, les anciens cadres ont vu leur pension brute baisser de 8,8 % en euros constants, tandis que pour les non-cadres, cette diminution est de 8,4 %. Cette différence s'explique en grande partie par la moindre revalorisation des pensions Agirc-Arrco, qui constituent une part plus importante dans la retraite des cadres.
Des pensions de base mieux protégées mais insuffisantes
Pour les retraités dépendant majoritairement de la pension de base, les revalorisations, bien qu'insuffisantes, permettent de limiter quelque peu la perte de pouvoir d'achat face à l'inflation. En 2022, une revalorisation de 5,1 % des pensions de base a été appliquée, mais elle est restée en-deçà de l'inflation de 5,9 %. Cependant, cette compensation reste souvent trop faible pour les retraités récents qui, contrairement aux générations précédentes, ne bénéficient plus des mêmes niveaux de taux de remplacement de leurs derniers salaires.