Malgré la crise du logement, le taux de logements vacants ne cesse de progresser à travers la France. La Corse échappe heureusement à ce phénomène, mais cela cache d’autres difficultés.
C’est une exception corse . Alors que la proportion moyenne de logements vacants à travers la France s’établit à 8,2% selon les dernières statistiques de l’Insee, ce chiffre ne dépasse pas 3,2% soit 8350 habitations sur l’île de beauté. Rappelons qu’un logement est considéré «vacant» dans les études officielles dès qu’il est inoccupé et en attente d’occupation, proposé à la vente ou à la location ou encore sans affectation précise. Le nombre de ces logements vacants a bondi de 60% en 30 ans pour concerner plus de 3 millions d’unités en 2023.
Pourquoi alors la Corse se distingue-t-elle aussi nettement sur ce critère pour être la région la moins impactée par ce phénomène ? D’ailleurs, depuis 2014, ce taux a même tendance à reculer très légèrement. À en croire l’étude de l’Insee sur le sujet, ces résultats ne constituent cependant pas une si bonne nouvelle que cela. Comme c’est le cas sur le reste du territoire, le phénomène est plus faible dans les villes que dans les campagnes. C’est ainsi que la vacance tombe à 1,5% des logements à Bastia et à 3,3% pour Ajaccio . Et les chiffres peuvent encore baisser dans les zones à vocation touristiques avec seulement 1,4% de vacance dans l’intercommunalité d’Île-Rousse-Balagne ou 2,1% pour celle de Sud Corse.
Le poids des résidences secondaires
On touche là au fait que ces chiffres sont trop bas pour être honnêtes et traduisent un déficit de l’offre de logement. Tout comme les taux d’occupation records de l’hôtellerie parisienne illustrent un manque de chambres d’hôtel dans la capitale, ces statistiques corses prouvent que l’île manque de logements permanents. Ainsi, la population y a augmenté de 38.000 personnes entre 2009 et 2020 selon l’Insee mais la création de 46.100 nouveaux logements sur ce laps de temps n’a pas été suffisante car la moitié fait office de résidence secondaire.
La preuve de ce parc de logements largement sous-dimensionné se trouve dans une autre étude de l’Insee. Cette dernière, parue à l’été 2024, révèle que 28.000 personnes vivent dans un logement trop petit en Corse, soit 8% de la population . Là encore, le phénomène touche principalement les grandes villes et les secteurs les plus touristiques. Et ce sont les plus fragiles, les ménages à faibles revenus et surtout les familles monoparentales qui en souffrent le plus. Cette situation concerne 18% des familles monoparentales (contre 10% des couples avec enfants) et s’aggrave avec le nombre d’enfants (12% quand il n’y en a qu’un contre 26% avec deux).
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