Logement contre services: est-ce un bon plan?Dernière mise à jour le : 02/06/2021
Face au prix élevé des locations et la difficulté de se loger, surtout dans les grandes villes, le logement contre services apparaît comme une solution intéressante. Le principe est simple : obtenir un studio ou une chambre en échange de services, allant du gardiennage au soutien scolaire, en passant par le ménage, ou encore des courses pour un senior. Mieux vaut être néanmoins vigilant et encadrer les choses pour éviter toute dérive.
Sommaire:
- Loyer réduit, services en contrepartie
- Formaliser les engagements de chacun
- Logement contre services: un flou administratif
Loyer réduit, services en contrepartie
Pour un étudiant ou une personne disposant de revenus faibles, la location contre services a de beaux arguments. S’il s’agit d’une chambre dans une maison ou appartement d’une famille, le nouvel occupant peut par exemple garder les enfants, les aider à faire leurs devoirs ou encore participer au ménage. Chez un senior, il lui faudra tenir compagnie à la personne, faire les courses, réaliser de menus travaux. En échange, le loyer peut être réduit, voire nul. Plusieurs sites se sont spécialisés sur cette niche: ToitChezMoi, ComHomly… Indeed et PAP rassemblent également des petites annonces. Attention néanmoins, surtout pour les jeunes femmes, certaines annonces peuvent concerner de la prostitution cachée.
Formaliser les engagements de chacun
Pour éviter abus et dérives, dans un sens comme dans l’autre, mieux vaut bien encadrer les services en question. Un simple accord oral est insuffisant, il faut toujours privilégier une trace écrite, voire un contrat en bonne et due forme, signé par les deux parties. Dans ce document, précisez l’identité de chacun et l’adresse des lieux, la date d’entrée dans le logement. Et surtout explicitez les services rendus, ainsi que le nombre d’heures quotidiennes ou hebdomadaires prévues. Si le propriétaire fixe des règles, par exemple sur la visite d’amis ou le partage des lieux communs, elles doivent également figurer dans ce document.
Logement contre services: un flou administratif
Le problème de cette façon de louer: elle se trouve dans un flou administratif et il n’existe pas vraiment de modèle de contrat. Le propriétaire a l’obligation d’offrir à son locataire un logement «décent», salubre et fermant à clef. Il est possible de passer par une convention d’hébergement, mais dans ce cas, le loyer doit être gratuit et les services ne représenter que quelques heures par semaine, selon l’association 60 Millions de consommateurs, qui cite également le contrat de salarié au pair et le contrat de salarié à domicile. Un bail de meublé précisant les travaux et le planning peut également être une solution. Une déclaration à l’Urssaf n’est obligatoire que dans le cadre d’un contrat de travail ou au pair.
De plus en plus d’échanges transgénérationnels
Il n’existe pas de chiffre officiel sur cette pratique. Néanmoins, alors que le nombre de retraités et d’étudiants ne cesse d’augmenter, cette solidarité intergénérationnelle intéresse les seniors et les jeunes. Les premiers retrouvent une présence dans leur logement et peuvent y vivre ainsi plus longtemps, les seconds accèdent souvent à une chambre pour un budget réduit ou nul. Si le jeune n’a pas encore 30 ans et le senior a plus de 60 ans, il est possible de signer un contrat de cohabitation solidaire. Le réseau Cosi est le principal réseau sur ce secteur émergent.