
Un panier de courses contenant 20 produits de grande consommation coûte 82,09 euros à Paris, soit 4,55 de plus que dans le Finistère. (Illustration). (Kc0vb / Pixabay)
Comme les opportunités professionnelles, le coût de la vie est l’un des principaux critères que les Français prennent en compte avant de s’établir quelque part. Afin de les éclairer dans leur choix, Le Parisien a dressé un comparatif des départements, lundi 14 avril 2025, en prenant en compte plusieurs paramètres. Selon cette analyse, les dépenses moyennes seraient globalement moins importantes dans le Finistère, les Côtes-d’Armor, le Lot et la Vendée, et au contraire plus conséquentes en Ile-de-France et en Corse.
Des prix impactés par la concurrence
Pour en arriver à cette conclusion, l’étude s’est d’abord intéressée au prix d’un panier de courses contenant 20 produits de grande consommation, en se basant sur des données fournies par UFC-Que choisir. La facture atteint 77,54 euros dans le Finistère, 77,84 euros dans les Côtes-d’Armor, 78,88 euros en Indre-et-Loire, mais 81,42 euros en Corse et 82,09 euros à Paris. « Quand E.Leclerc, Intermarché et Super U ont plus de 40 % de parts de marché sur un territoire, le panier coûte moins de 79 euros » , explique Grégory Caret, directeur de l’observatoire de la consommation chez UFC-Que choisir, en mettant en avant la forte concurrence générée par ces trois enseignes.
Des écarts non négligeables ont également été constatés sur la vente de carburant. Le litre de gazole coûte environ 1,59 euro en Charente, contre 1,72 euro dans les Hauts-de-Seine, tandis que le litre de SP95-E10 est facturé 1,67 euro dans le Finistère, et 1,78 euro en Seine-Saint-Denis. « Mais, dans les territoires où les tarifs à la pompe sont plus bas, les automobilistes font davantage de kilomètres dans le cadre de leurs déplacements , nuance Flavien Neuvy, économiste et directeur de l’Observatoire Cetelem. Au final, ils ne sont sans doute pas aussi gagnants que cela » .
L’impact du nombre de sinistres
En matière d'assurance, tous les automobilistes ne sont pas non plus logés à la même enseigne. Il faut compter en moyenne 531 euros de prime annuelle pour un habitant de Vendée et 558 euros pour un habitant d’Ille-et-Vilaine, contre 871 euros en Seine-Saint-Denis et 931 euros dans les Bouches-du-Rhône. « Ces différences s’expliquent par le nombre de sinistres déclarés dans ces différentes régions, précise Olivier Moustacakis, co-fondateur d’Assurland. Plus il y a d’accidents ou de vols, plus la prime sera élevée » . La même logique prévaut pour les assurances habitation, en fonction du nombre de cambriolages dans le département. Comptez 180 euros en moyenne en Lozère ou 184 euros dans l’Aveyron. Des tarifs qui grimpent à 360 euros dans la Tarn-et-Garonne et 402 euros en Corse.
Les prix bas ne sont cependant pas toujours le signe d’une vie de rêve. En matière d'immobilier par exemple, ils peuvent traduire un faible dynamisme du territoire. « Quand il y a des entreprises, de la création d’emplois, inévitablement, il y a une tension sur les prix de l’immobilier et le reste , affirme l’économiste Flavien Neuvy . Alors, même si les prix dans certains départements sont plus abordables, cela dénote une forme de déclassement » .