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Bientôt une taxe sur la charcuterie ?
information fournie par Boursorama avec LabSense 30/11/2019 à 08:30

Une cinquantaine de députés a proposé un amendement au projet de loi de financement de la sécurité sociale le 15 octobre dernier visant à instaurer une contribution sur les additifs nitrités. Ces produits sont en effet mis en cause dans l’apparition de certaines maladies, comme le cancer colorectal. Un autre amendement vise à étendre la taxe « premix », qui concerne les boissons alcoolisées mélangées avec du sucre, aux « vinpops » type rosé pamplemousse.

iStock-apomares

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Des risques accrus de cancer colorectal

« C’est un amendement de bon sens ». C’est en ces termes que le député Richard Ramos a défendu le vote en commission le 15 octobre dernier d’un amendement au projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) ayant pour vocation à instaurer une taxe sur les additifs aux nitrites utilisés en charcuterie. « On ne peut pas faire courir un risque de santé aux gens », a expliqué le député Modem au journal Le Monde. Abondamment utilisés dans les viandes transformées comme le saucisson ou le jambon, les sels nitrités permettent d’allonger la durée de conservation et de donner notamment sa couleur rose à la charcuterie. Mais de nombreuses recherches scientifiques font état de la responsabilité de ces nitrites dans la survenue de plusieurs maladies, dont le cancer colorectal. Le CIRC (Centre international de recherche sur le cancer) a ainsi estimé que « chaque portion de 50 grammes de viande transformée tous les jours augmente le risque de cancer colorectal de 18 % environ » et a classé les viandes transformées « cancérogènes avérées » en 2015.

Une taxe de 10 centimes par kilogramme

Dans l’amendement cosigné par une cinquantaine de députés de tous bords politiques, « on propose de mettre en place un outil qui entraîne peu de contraintes financières dans un premier temps — 10 centimes par kilogramme de sels nitrités soit 0,10 centime par kilogramme de produit fini —, pour que les industriels aient le temps de s’adapter. Notre but n’est pas punitif mais de les pousser à aller vers de meilleures pratiques » explique M. Ramos. Pour Charles Coudray, auteur d’un ouvrage sur le sujet (Cochonneries, comment la charcuterie est devenue un poison, éditions La découverte), imposer une telle taxe permettrait de rééquilibrer un marché au sein duquel les charcutiers pratiquant le « sans-nitrite » subissent une concurrence déloyale, car leurs produits sont plus chers à fabriquer. Sans nitrite, le temps de maturation est « plus long » détaille l’auteur dans les colonnes du Monde. Mais contrairement à ce qu’arguent les industriels partisans du nitrite et qui « insistent sur les durées de conservation réduites, c’est la couleur qui est le principal frein en terme commercial ». Finalement, la mesure a été retoquée, en partie grâce au lobbying de l’agroalimentaire.

La taxe « premix »

Un autre amendement a été adopté par l’Assemblée et le Sénat. Il concerne la taxe « premix » qui ne s’adressait jusque-là qu’aux boissons alcoolisées mélangées avec une boisson sucrée. La taxe a été étendue aux vins aromatisés (dits « vinpops ») et sera de 3 € par décilitre d’alcool pur. Ce dispositif vise à dissuader la consommation des plus jeunes.

11 commentaires

  • 07 décembre 08:31

    Les nitrites servent à contrôler salmonellose et botulisme. Pourrait-on empêcher les gens qui ne connaissent rien à rien de lancer des pavé dans la marre..?


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