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Déréférencement de Wish : que révèle vraiment l'enquête de la répression des fraudes ?
information fournie par Le Figaro 30/11/2021 à 20:06

(Crédits photo : Adobe Stock -  )

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La Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF) a analysé des produits vendus sur le site de vente en ligne américain.

« Il n'y a pas de raison de tolérer en ligne ce que nous n'acceptons pas dans les commerces physiques ». Ces mots chocs, ce sont ceux de Bruno Le Maire, qui a tapé du poing sur la table pour que les moteurs de recherche déréférencent le site internet Wish. Car depuis septembre 2020, le Service national d'enquête (SNE) de la DGCCRF a procédé à des investigations sur la sécurité de 140 produits vendus en ligne sur la plateforme californienne. La conclusion est sans appel : 90 % des appareils électriques analysés sont considérés comme dangereux, tout comme 62 % des bijoux fantaisie et 45 % des jouets.

Concrètement, l'enquête révèle que le site met en vente des produits électroniques comme des guirlandes lumineuses ou des chargeurs de téléphone susceptibles de provoquer des chocs électriques, voire de prendre feu. On trouve également des bijoux faits avec une quantité trop importante de produits chimiques dangereux pour la santé tels que le plomb ou le cadmium, ou encore des détecteurs de fumée dont la fonction d'alerte est défaillante.

Des jouets pour enfants dangereux

Beaucoup d'articles pour enfants sont aussi concernés. Certaines peluches présentent des dangers d'étouffement liés à l'accès trop facile au rembourrage, parfois conjugués à un risque chimique. À cela s'ajoutent des jouets en latex et des panoplies de déguisement avec des teneurs supérieures aux seuils réglementaires en phtalates, des perturbateurs endocriniens. Le rapport mentionne même une sucette de puériculture (dite « tétine ») dont la composition contient trop de Bisphénol A, une substance qui agit également sur le système endocrinien. Sur d'autres déguisements, des risques de suffocation dus à de petits éléments trop aisément détachables ont aussi été constatés.

Wish est par ailleurs accusé d'afficher de fausses promotions. Les produits, dont beaucoup proviennent de Chine, sont affichés sur le site à -50% ou -70% (voire plus), revenant à des prix très bas. L'acheteur a l'impression de faire une affaire. Mais en réalité, le produit vaut encore moins que son prix de revient. Les enquêteurs ont aussi trouvé des articles de contrefaçon, parfois avec des logos ressemblant à des marques célèbres, pour tromper le consommateur.

Des vendeurs impunis ?

Cette enquête de la DGCCRF a révélé que des vendeurs proposent des produits dangereux sur Wish. Comment se fait-il que le site, qui revendique 140 millions de consommateurs actifs, puisse vendre ces articles aussi facilement ? La DGCCRF explique que certains opérateurs non européens sont séduits par la possibilité d'élargir leur zone de vente, en Europe notamment. Mais ils n'ont pas la capacité ou la volonté de respecter les réglementations et les normes en vigueur dans tous les pays dans lesquels ils vendent leurs produits. Juridiquement indépendants du site internet qui les héberge, ces opérateurs trouvent avec les places de marché un moyen de proposer leurs produits à la vente en bénéficiant d'une structure « clé en mains » et de la notoriété du portail web qui les accueille. En cas de litige, ils ne risquent presque rien.

La quasi-absence de sanctions pour ces vendeurs vient accentuer le risque de négligence général sur le niveau de sécurité des produits. Des mécanismes pour prévenir la mise en ligne de produits peu conformes existent. Des alertes concernent régulièrement des références commercialisées sur des sites qui n'auraient pas dû être proposées à la vente en Europe. Mais ces dispositifs sont plus ou moins performants selon les places de marché, et peuvent généralement être contournés sans difficulté par les vendeurs peu scrupuleux.

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