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Un couple séparé depuis plusieurs années se dispute sur le remboursement de certaines dépenses faites pendant le mariage, notamment sur le financement des travaux du logement familial.
Contexte de l'affaire
Le litige oppose Madame S à Monsieur C, anciennement mariés sous le régime de la séparation de biens. Leur divorce a été prononcé en 2018, mais plusieurs désaccords subsistent quant au partage de leurs biens et des dépenses engagées durant le mariage.
En 2022, la cour d'appel estime que Monsieur C a droit à une créance de 267.241 euros pour avoir financé en grande partie les travaux du logement familial, allant jusqu'à lui accorder en plus une prestation compensatoire de 80.000 euros. Elle fixe aussi une date précise à partir de laquelle Madame S doit indemniser son ex-mari pour l'occupation du logement. Madame S se pourvoit alors en cassation.
Le verdict de la Cour de cassation
La plus haute juridiction française annule une partie de la décision de la cour d'appel. Pourquoi ? Parce que la cour d'appel n'a pas respecté certaines règles essentielles.
Sur la contribution aux charges du mariage : selon l'article 214 du code civil, chacun des époux doit contribuer aux dépenses du mariage en fonction de ses moyens. Certes, Monsieur C avait financé les travaux de la maison. Mais Madame S avait, de son côté, payé toutes les autres dépenses du quotidien. Il ne faut pas juger une seule dépense sans regarder l'ensemble. Or, la cour d'appel s'est focalisée uniquement sur les travaux du logement, sans prendre en compte le fait que Madame S avait financé les autres dépenses quotidiennes. Cela a conduit à une évaluation injuste de la créance de Monsieur C.
Sur la date de jouissance divise : la cour d'appel a fixé d'elle-même une date pour arrêter l'indemnité que Monsieur C devait verser à Madame S pour l'occupation du logement. Elle a fixé cette date au jour de sa décision, alors qu'aucune demande claire n'avait été formulée en ce sens par Monsieur C, et que Madame S avait proposé une autre date. En modifiant ainsi les termes du litige, la cour d'appel a outrepassé son rôle, violant le principe selon lequel elle doit se limiter aux demandes des parties.
Sur les dépenses liées à un bateau : la Cour de cassation a jugé irrecevable un autre grief de Madame S concernant les frais engagés par Monsieur C pour un bateau dont il était seul propriétaire, soulignant que la cour d'appel n'avait pas tranché la question de la créance liée à ces dépenses, ce qui relève d'une autre procédure.
Source : Cour de cassation - 5 février 2025 - Pourvoi n° Z 22-12.829
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