
Gaspillage: les invendus non alimentaires ne pourront plus être détruits (Crédit photo: rawpixel.com)
La destruction des vêtements, de l'électroménager ou encore des produits d'hygiène sera interdite d'ici 2023, a annoncé Édouard Philippe ce mardi, en compagnie de la secrétaire d'État Brune Poirson. Le premier ministre a présenté ce projet comme une «première mondiale».
La destruction des produits invendus non alimentaires, tels que les vêtements, l'électroménager, les produits d'hygiène ou de beauté, sera interdite en France d'ici deux à quatre ans, a annoncé ce mardi 4 juin le premier ministre Edouard Philippe. Cette mesure, complémentaire de la loi anti-gaspillage alimentaire du 16 octobre 2016, imposera de donner ces produits ou de les recycler. Présentée comme une «première mondiale» par le chef du gouvernement, elle figurera dans le projet de loi sur l'économie circulaire présenté en juillet prochain en Conseil des ministres, a précisé Edouard Philippe.
«Ces produits qui ont été fabriqués, qui ont été commercialisés, et qui n'ont pas trouvé preneur (...) se voient trop souvent totalement détruits, brûlés, mis en décharge, jamais valorisés. C'est un gaspillage qui choque l'entendement, (qui est) scandaleux», a affirmé le chef du gouvernement aux côtés de la secrétaire d'État auprès du ministre de la Transition écologique Brune Poirson, qui prépare le projet de loi. Et de continuer: «Notre idée, ce n'est pas de contraindre ou d'imposer, mais d'accompagner les entreprises dans la gestion de leurs stocks, de leur production, du recyclage de leurs produits, (...) faire en sorte que nous passions à une étape nouvelle de notre fonctionnement économique».
Des aménagements prévus pour le secteur du luxe
«Nous pensons que le recyclage, l'économie circulaire sont des éléments indispensables pour être à la hauteur des enjeux liés au développement durable, à la protection de notre climat et de la biodiversité», a également assuré le premier ministre. Il précise que le projet de loi sur la lutte contre le gaspillage contiendra d'autres éléments, qui seront développés «en une autre occasion».
Pour les produits déjà couverts par une filière à Responsabilité élargie du producteur (REP), comme les textiles et les équipements électriques et électroniques, l'interdiction entrera en vigueur fin 2021. Pour les autres, elle interviendra au plus tard fin 2023, ont précisé le cabinet du premier ministre et le ministère de la Transition écologique. Selon Matignon, des aménagements sont prévus notamment pour le secteur du luxe, qui s'inquiète de voir émerger un marché parallèle avec des produits bradés. Mais le produit neuf devra dans tous les cas être recyclé et non détruit ou mis en décharge. Certains produits qui ne sont plus utilisables passé une certaine date, comme le fond de teint, pourront aussi faire l'objet d'exceptions. «L'idée, à terme, c'est qu'il n'y ait plus d'invendus, avec une meilleure gestion des stocks», selon une conseillère citée par l'AFP.
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