
Qu'il s'agisse de payer son loyer, une consultation médicale ou des courses, l'utilisation du chèque se fait de plus en plus rare (Crédit photo: © OSORIOartist - stock.adobe.com).
Plus de 9 Français sur 10 possédaient encore un chéquier en 2010. Pourtant, ce moyen de paiement est en plein déclin : chaque année, le nombre de transactions s'amenuise. Retour sur les raisons de ce recul.
Par MoneyVox
Qu'il s'agisse de payer son loyer, une consultation médicale ou des courses, l'utilisation du chèque se fait de plus en plus rare. En Europe, ce moyen de paiement a d'ailleurs quasiment disparu du paysage bancaire, à l'exception encore de la France : 3 chèques sur 4 émis au sein de l'Union européenne en 2019 l'ont été par des Français. Et si l'Hexagone résiste, c'est essentiellement lié à son histoire. Dans les années 60, celui-ci a accompagné l'émancipation financière des femmes permettant aux épouses d'ouvrir un compte avec carnet de chèques sans l'autorisation de leur mari.
Baisse d'un quart du nombre de chèques en 2020
La réglementation accommodante n'est pas non plus étrangère à l'essor du chèque. Celui-ci est obligatoirement gratuit, seul son envoi peut être facturé. A contrario, la délivrance d'une carte bancaire est payante, à l' exception de quelques banques en ligne . Simple à utiliser, le chèque nécessite uniquement une signature, et aucun code secret à retenir ou RIB à saisir. Mais cet avantage est aussi sa principale faiblesse.
Mais même dans l'Hexagone, l'usage du chèque se raréfie. Après avoir atteint son plus haut niveau d'utilisation en 2002, ce mode de paiement s'essouffle, face à la concurrence effrénée de la carte bancaire, du virement, du prélèvement voire du paiement mobile. Dans les années 2000, le nombre de transactions réalisé par chèque diminuait d'environ 4 % par an, pour atteindre 10 % par an après 2010. En 2020, la chute a été encore plus brutale : moins 25 % par rapport à 2019. A l'origine notamment de cette moindre utilisation : les critiques sur le manque de sécurité du chèque.
La cible préférée des arnaques
En effet, de moins en moins utilisé, le chèque est pourtant le moyen de paiement le plus fraudé. Avec 538 millions d'euros arnaqués en 2020, le chèque devance la carte bancaire. Sa simplicité, sa carte maîtresse, le rend vulnérable aux escrocs : pas de code, pas de double authentification, aucun signe de sécurité, etc. Alors que le paiement par carte devient de plus en plus sûr notamment en ligne avec l'authentification forte, les fraudeurs se rabattent sur le chèque, bien plus facile à falsifier.
En parallèle, d'autres moyens de paiement, plus sûrs et plus rapides, continuent leur développement. C'est le cas de la carte bancaire et du virement. Les médecins, autrefois réfractaires à la carte bancaire, sont de plus en plus nombreux à être équipés de Terminaux de paiement électronique (TPE) qui leur permettent d'encaisser leurs patients. À défaut, l'argent liquide est accepté. D'autres solutions émergent, notamment le paiement mobile et le paiement instantané. Paylib permet par exemple de rembourser ses proches avec un simple numéro de téléphone. L'application mobile Lydia offre également la possibilité de transférer de l'argent à d'autres particuliers.
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