Aller au contenu principal Activer le contraste adaptéDésactiver le contraste adapté
Fermer

«Minima forfaitaires» : pourquoi certaines banques facturent les découverts autorisés ?
information fournie par Le Figaro 08/04/2025 à 05:00

Saviez-vous qu’un seul euro de découvert peut, dans certains cas, coûter plus de 10€ de frais ? C’est ce que dénonce une étude de l’UFC-Que Choisir, publiée ce mardi, qui met en cause une pratique

«Une pratique bancaire aussi discrète qu’injustifiable.» L’association de consommateurs l’UFC-Que Choisir épingle une bonne partie des banques françaises pour leur pratique – jugée «abusive» – des «minima forfaitaires» , ces frais fixes prélevés sur les petits découverts, même lorsque ceux-ci restent dans la limite autorisée.

«45 % des Français se retrouvent à découvert au moins une fois par an, avec un découvert moyen de 223€» . C’est sur ce constat que s’ouvre l’étude, qui rappelle aussi que près d’un Français sur cinq est dans le rouge dès le seizième jour du mois. Au point que fin 2024, l’encours des découverts bancaires dépassait les 8 milliards d’euros, selon la Banque de France . Problème : loin de soutenir leurs clients, les banques en profiteraient au contraire pour «exercer une pression financière disproportionnée sur les consommateurs, en particulier sur les ménages vulnérables» , pointe l’étude.

Pénaliser les petits découverts

Comment cela fonctionne-t-il concrètement ? Le principe est simple : lorsqu’un consommateur utilise son découvert, il s’attend à payer des frais – appelés «agios» – proportionnels à la somme empruntée. Or, pour un découvert inférieur à 400€, ces agios ne représentent souvent que quelques centimes. C’est alors que certaines banques en profitent pour facturer un supplément : le fameux «minimum forfaitaire» , pouvant atteindre jusqu’à 12,50€, comme à la Banque Populaire du Sud.

Cher payé le service ? À la Fédération bancaire française (FBF), on assure pourtant que «les coûts pour un client de son découvert ont été largement diminués au fil des ans», notamment grâce au plafonnement des frais pratiqué par les établissements bancaires. Un argument balayé par Marie-Amandine Stevenin, présidente de l’UFC-Que Choisir : «Les minima forfaitaires sont une aberration. Quand 1€ de découvert génère 10€ de frais, ce n’est pas de la gestion bancaire, c’est une pratique immorale.»

Une addition salée

Or ces frais ne s’arrêtent pas là. En cas de dépassement, ils peuvent s’alourdir : jusqu’à 80€ de commissions d’intervention par mois, 20€ pour un rejet de prélèvement, 15€ pour une simple lettre d’information. «Les exemples donnés par l’association sont caricaturaux et sont loin de refléter le quotidien des clients des banques» , rétorque, là encore, la FBF. Quant aux frais engendrés, «ils sont conformes à la législation et sont limités» .

«Les frais sont transparents, suivis par un observatoire dont l’UFC fait partie» , ajoute enfin l’organisation professionnelle. Mais l’association ne l’entend pas ainsi. Elle reproche notamment aux banques de «ne jamais prévenir leurs clients à l’avance» et de «noyer ces pratiques dans des brochures tarifaires illisibles» – jusqu’à 64 pages chez Société Générale ! Une chose est sûre: personne ne nous empêchera de garder un œil sur nos prochains dépassements.

0 commentaire

Signaler le commentaire

Fermer

A lire aussi