
Les français toujours aussi prudents en matière d'épargne. (Crédits photo: Shutterstock)
Dans un contexte économique, social et géopolitique marqué par l'instabilité, les Français adoptent une démarche prudente quant à leur avenir, particulièrement en matière d'épargne et de retraite. Explications.
Face aux turbulences économiques et à un système de retraite en perpétuelle réforme, les ménages français revoient leurs priorités financières. C'est ce qui ressort du dernier baromètre de l'assurance du groupe BPCE. Celui-ci révèle une tendance claire : la sécurité prime désormais sur la rentabilité, et la retraite reste une source majeure d'inquiétude. Selon cette étude, 51 % des sondés estiment que leur épargne doit d'abord être protégée, même si cela se fait au détriment de la performance financière. Une nette progression par rapport à 2024, qui traduit un besoin croissant de se prémunir contre l'imprévu.
Un effort d'épargne renforcé
Ce besoin de sécurité s'accompagne d'un effort constant, voire renforcé, en matière d'épargne. Un quart des Français déclarent vouloir augmenter leur épargne dans les mois à venir. Mais pour quoi faire ? Près de 40 % épargnent avant tout « pour les temps difficiles », signe d'une défiance persistante vis-à-vis du contexte actuel. L'épargne en vue de la retraite arrive en deuxième position, devant les dépenses de loisirs ou les projets immobiliers.
La retraite, source majeure d'inquiétude
Côté retraite, le sentiment d'inquiétude est massif : 78 % des Français se disent préoccupés, un chiffre encore plus élevé chez les femmes (84 %) et les plus de 35 ans. Cette inquiétude se traduit par une adoption croissante de l'épargne retraite. Plus de la moitié des actifs (56 %) affirment mettre de l'argent de côté spécifiquement pour ce motif, une hausse de 8 points en un an. Ce mouvement est particulièrement marqué chez les catégories socio-professionnelles favorisées et les habitants des grandes agglomérations.
Capitalisation ou répartition : un débat ouvert
Quant au modèle de financement de la retraite, les Français sont partagés. S'ils restent attachés au principe de répartition, ils sont 53 % à envisager un recours à la capitalisation, de manière partielle ou exclusive. Ce chiffre témoigne d'un glissement vers des logiques plus individualisées, où chacun se sent responsable de son avenir financier.
Anticiper pour préserver son autonomie
Les motivations principales pour épargner en vue de la retraite sont sans surprise : la volonté de conserver un niveau de vie correct (40 %), rester indépendant financièrement (32 %), ou encore se prémunir contre la perte d'autonomie. Des aspirations révélatrices d'un vieillissement de la population, mais aussi d'un rapport plus lucide et pragmatique à la longévité.
Enfin, dans cette quête de sécurité, les assureurs sont attendus au tournant. Les Français leur confient un rôle essentiel : indemniser efficacement en cas de besoin, mais aussi accompagner la gestion des risques liés à la retraite et à la dépendance. Une mission d'autant plus stratégique dans une société où l'avenir est perçu avec plus de craintes (84 %) que d'espoirs (12 %).
0 commentaire
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer