C’est une première en vingt ans : l’euro est au niveau du dollar américain. Le 8 août, 1 euro valait 1,02 dollar. Le 13 juillet dernier, la monnaie européenne est même passée sous la barre de l’unité du billet vert. Si cette baisse historique n’est que le résultat d’un déclin progressif, elle n’est pas sans conséquence pour l’économie européenne.
parité euro/dollar - iStock-Knaupe
Une baisse historique
La parité euro-dollar n’est pas une première dans l’histoire de la monnaie unique. Elle n’avait cependant plus été atteinte depuis la mise en circulation de l’euro sous forme de billets de banque et de pièces, en 2002. Le plus haut niveau de la devise européenne avait quant à lui été atteint le 15 juillet 2008, après la chute vertigineuse du dollar plombé par la crise économique des subprimes. 1 euro valait alors 1,60 dollar. La guerre en Ukraine et ses conséquences, l’inflation, les craintes d’une récession et la politique monétaire accommodante de la Banque centrale européenne (BCE) sont autant de facteurs nuisant à l’attractivité de la monnaie unique. Aux États-Unis, pour faire face à l’inflation, la Fed a décidé de relever plusieurs fois de suite ses taux directeurs, stimulant par la même occasion l’activité économique et l’attractivité du billet vert. Plusieurs pays dans le monde, dont le Canada, lui ont emboîté le pas.
L’impact sur l’économie
Actuellement, près de 50 % des produits importés en zone euro sont facturés en dollars américains. Ces produits comprennent notamment des matières premières, comme le pétrole ou le gaz, dont les cours s’envolent depuis le début de la guerre en Ukraine. Actuellement, ces produits libellés en dollars coûtent donc plus cher en euros, une augmentation qui, à terme, pourrait se répercuter sur le pouvoir d’achat des ménages. La baisse de l’euro risque également d’impacter les petites entreprises européennes, dont les artisans et les commerçants, qui sont directement concernés par l’augmentation des coûts de l’énergie et des matières premières importées. L’industrie automobile, pharmaceutique ou encore les géants du luxe européens, qui exportent massivement leur production, devraient en revanche réussir à tirer leur épingle du jeu.
La suite ?
Le 21 juillet dernier, la BCE a relevé ses trois taux directeurs de 50 points de base. Il s’agissait d’une première hausse en 11 ans. Ces dernières années, la BCE avait en effet mené une politique monétaire accommodante, caractérisée par des taux d’intérêt faibles, voire négatifs, pour stimuler l’inflation. Depuis le 27 juillet dernier, les taux d’intérêt des opérations principales de refinancement, de la facilité de prêt marginal et de la facilité de dépôt passent donc respectivement à 0,50 %, 0,75 % et 0,00 %. Fin juillet, le comité monétaire de la Fed a de nouveau augmenté ses taux directeurs, qui se situent désormais entre 2,25 % et 2,5 %.
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