
(Crédits: Pexels - Andrea Piacquadio)
Face à l'inflation, une majorité de seniors se disent en difficulté pour boucler leurs fins de mois, selon une étude du collectif Silver Alliance, qui met en lumière leur sentiment de déclassement.
Alors que certains appellent à les taxer pour participer au financement du système social français, les retraités s'estiment lésés. En moyenne, les pensionnés jugent qu'il leur manque 531 euros par mois pour vivre correctement, selon une enquête CSA menée pour la Silver Alliance, publiée jeudi 10 avril. Réalisée en février auprès de 610 personnes âgées de 65 ans et plus, l'étude souligne un mal-être croissant face à l'inflation. Trois quarts des sondés considèrent ainsi que leurs revenus ne suffisent pas à couvrir leurs besoins, et ce malgré la revalorisation des pensions de base de 2,2% en janvier.
Le revenu moyen des foyers retraités atteint désormais 2524 euros mensuels, contre 2367 euros en 2021, notamment grâce à l'indexation des pensions sur l'inflation. Une amélioration comptable qui ne se traduit pas nécessairement dans le quotidien : deux tiers des retraités estiment que leur pouvoir d'achat a baissé depuis leur départ de la vie active, et 60% disent s'attendre à une nouvelle dégradation. Leurs dépenses mensuelles s'élèvent en moyenne à 1842 euros. Un montant difficile à couvrir pour certains, en particulier les locataires, qui déboursent environ 609 euros par mois pour leur logement. Les propriétaires, majoritaires (74%), semblent moins exposés.
Plus de la moitié des retraités interrogés parviennent encore à épargner, à hauteur de 231 euros en moyenne chaque mois. Et 16% continuent à soutenir financièrement leurs enfants ou petits-enfants. Mais derrière ces chiffres, les écarts de situation restent marqués : 42% envisagent de réduire leurs dépenses alimentaires et 36% leurs loisirs, par manque de moyens. De même, trois retraités sur quatre se disent inquiets pour leur avenir financier. Dans un contexte jugé instable par 74% d'entre eux, 59% redoutent une nouvelle baisse de leur pouvoir d'achat dans les années à venir.
Ces tensions sur le pouvoir d'achat pèsent aussi sur la santé des seniors. Un tiers des sondés ont déjà renoncé à des soins pour des raisons économiques, notamment dentaires (79%), optiques (45%) ou liés aux médecines douces (30%). L'augmentation des cotisations de mutuelle est citée comme la première source d'inquiétude en matière d'accès aux soins, par 71% des répondants. L'étude rejoint ainsi le constat, plus large, établi par une note de France Stratégie : le niveau de vie des 55-69 ans a reculé de plus de 7% entre 2010 et 2019, contrairement à celui des autres tranches d'âge.
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