Kioxia, géant japonais des puces mémoires qui fera son entrée à la Bourse de Tokyo le 18 novembre, a dévoilé lundi un prix d'introduction le valorisant à un peu plus de 5 milliards de dollars, en plein essor de la production de semi-conducteurs dans le pays.
( AFP / RICHARD A. BROOKS )
Le prix d'introduction du titre Kioxia a finalement été fixé à 1.455 yens (9,67 dollars au cours actuel), soit au milieu de la fourchette provisoire indiquée précédemment, selon les données de l'opérateur de la Bourse tokyoïte.
L'entreprise émettra environ 21,5 millions de nouveaux titres, en plus de quelque 61 millions d'actions existantes qui seront vendues sur le marché par ses actionnaires actuels: l'entreprise va ainsi lever environ 120 milliards de yens (800 millions de dollars).
Ce serait la troisième entrée à la cote tokyoïte la plus importante de l'année après notamment celle de Tokyo Metro qui était parvenu à lever 2,3 milliards de dollars en octobre, un record depuis 2018 au Japon.
Au vu de la part du capital proposé, le prix d'introduction valorise l'ensemble de Kioxia à 780 milliards de yens au total (soit 5,18 milliards de dollars), selon Bloomberg, soit à peu près l'objectif précédemment indiqué à l'AFP par une porte-parole du groupe nippon.
Kioxia, ancienne filiale du conglomérat industriel Toshiba (alors appelée Toshiba Memory) rachetée en 2018 par le fonds d'investissement américain Bain Capital, espère surfer sur la demande en semi-conducteurs pour l'intelligence artificielle.
Elle est aujourd'hui le numéro trois mondial des puces-mémoires Flash NAND, utilisées dans les appareils électroniques du quotidien, comme les smartphones et les disques durs, ainsi que dans les équipements industriels et médicaux.
La demande mondiale de puces, déjà florissante, devrait continuer d'exploser, stimulée par l'essor des technologies d'IA générative que le Japon cherche à encourager: Kioxia fait partie des producteurs de semi-conducteurs que le gouvernement nippon subventionne dans le cadre de ses efforts visant à tripler d'ici 2030 les ventes de puces produites dans l'archipel.
Des groupes comme Toshiba et NEC avaient permis au Japon de dominer le marché des puces électroniques dans les années 1980 mais la concurrence de la Corée du Sud et de Taïwan a fait chuter sa part de marché mondiale, passée de plus de 50% à environ 10% aujourd'hui.
Un plongeon que Tokyo s'efforce d'enrayer, en soutenant le gonflement de la production nationale notamment face aux risques géopolitiques liés à Taïwan.
L'an dernier, l'américain Western Digital et Kioxia avaient, selon la presse financière, mis un terme à des négociations pour fusionner, ce qui aurait donné naissance à un mastodonte mondial des puces mémoires.
Kioxia planche sur son entrée à la cote depuis des années mais l'opération a été plusieurs fois retardée, notamment en raison de la volatilité des marchés et la pandémie de Covid-19.
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