
Le patron d'Airbus Guillaume le 24 mars 2025 à Toulouse. ( AFP / ED JONES )
C'est aux clients qui importent des avions de payer le surcoût lié aux droits de douane imposés par Donald Trump, a déclaré mardi le patron d' Airbus Guillaume Faury, lors de l'assemblée générale du groupe.
"Les droits de douane doivent être subis par celui qui importe. Lorsque nous exportons depuis l'Europe, depuis Hambourg ou Toulouse, ils doivent être payés par nos clients", a déclaré Guillaume Faury.
"Évidemment, ils n'aiment pas être dans cette situation, alors nous voyons avec eux comment gérer la situation. Il existe de nombreuses façons et idées potentielles" pour atténuer leur impact, mais il faut d'abord comprendre "la nature et l'évolution de ces droits de douane, ce n'est pas la même chose si vous avez 20%, 10 % ou zéro", a-t-il ajouté.
Les surtaxes douanières de Donald Trump s'élèvent à 10% pour tous les pays du monde, et pourraient monter à 20% à l'issue de la période de suspension de 90 jours annoncée par le président américain, ce qui pèserait sur les Airbus importés aux États-Unis.
L'avionneur européen est de son côté "exposé" aux droits de douane lorsqu'il importe pour les activités de son usine américaine à Mobile, en Alabama, a dit Guillaume Faury.
Il a par ailleurs rappelé que les perspectives pour 2025 annoncées en février ne prenaient pas en compte les nouveaux droits de douane, laissant entendre qu'il pourrait y avoir des modifications.
"Nous évaluons actuellement cette complexité pour comprendre ce qui est touché, puis examiner les potentielles atténuations, réorganiser nos flux, ce que nous livrons, à qui et quand", a-t-il souligné.
Les incertitudes liées aux conflits commerciaux pèsent sur une chaîne d'approvisionnement mondialisée et ont déjà un impact sur le secteur aéronautique.
"Il y a 3 millions de pièces par avion, les avions et les marchandises circulent des deux côtés de l'Atlantique et avec d'autres pays", a souligné M. Faury.
Le patron de Delta Airlines Ed Bastian avait affirmé la semaine passée qu'il n'entendait pas payer de droits de douane sur les Airbus dont il attend la livraison cette année.
Selon Bloomberg, la Chine a ordonné à ses compagnies aériennes de suspendre toute réception d'avions de Boeing en raison des droits de douane, mais aussi "de stopper tout achat d'équipements et de pièces détachées pour avions auprès d'entreprises américaines".
Le directeur général de Ryanair, première compagnie aérienne d'Europe en nombre de passagers, a menacé mardi de retarder les réceptions d'avions commandés à Boeing si ceux-ci venaient à coûter plus chers.
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