Aller au contenu principal Activer le contraste adaptéDésactiver le contraste adapté
Plus de 40 000 produits accessibles à 0€ de frais de courtage
Découvrir Boursomarkets
Fermer

Après des années opulentes, un peu moins de faste pour les géants du négoce agricole
information fournie par Boursorama avec AFP 21/03/2024 à 17:45

( AFP / OLIVIER CHASSIGNOLE )

( AFP / OLIVIER CHASSIGNOLE )

Après une envolée de leurs bénéfices avec la flambée des cours du blé, du maïs et des oléagineux en 2021 et 2022, les géants du négoce agricole ont atterri en douceur en 2023 et se préparent à un environnement moins faste pour leurs activités.

Archer Daniels Midland (ADM), Bunge, Cargill et Louis Dreyfus - les "ABCD" qui dominent le commerce des céréales dans le monde - "ont tendance à prospérer quand il y a beaucoup de perturbations ou de volatilité sur les marchés", rappelle Arun Sundaram, spécialiste de l'agroalimentaire pour le cabinet CFRA.

Ce qui n'a pas manqué entre la pandémie de Covid, qui a bouleversé les chaînes d'approvisionnement, l'invasion de l'Ukraine par la Russie, qui a suscité des craintes pour les exportations de ces deux producteurs majeurs, et l'inflation généralisée.

Les maisons de négoce ont pu par exemple acheter du grain à des agriculteurs et le revendre trois mois plus tard à des prix plus élevés, certains critiques leur reprochant alors d'alimenter la spéculation sur les marchés agricoles.

Depuis, les prix des céréales sont redescendus de leurs sommets, les récoltes ont été abondantes en 2023 et les stocks mondiaux de céréales devraient atteindre un nouveau record à la fin de cette campagne selon l'Organisation des Nations pour l'agriculture, la FAO.

Le conflit entre l'Ukraine et la Russie perdure et le transport de marchandises est encore sporadiquement perturbé, avec les attaques lancées par les rebelles yéménites houthis sur des navires dans la mer Rouge par exemple.

Mais dans leur ensemble, "les marchés sont devenus beaucoup plus calmes", constate Arun Sundaram. "La crainte maintenant est plutôt d'avoir trop d'offre au moment où la demande ralentit."

Les industriels de l'alimentaire vendent moins, l'économie de la Chine, importateur majeur de céréales, est à la peine et de nombreux consommateurs commencent à délaisser le porc pour le poulet, qui mange moins de tourteaux de soja, remarque l'analyste.

- Aidés par les biocarburants -

Dans ce genre de contexte, "les agriculteurs ont plutôt tendance à retenir leurs récoltes en espérant que les prix remontent, et les maisons de négoce ne peuvent pas y faire grand chose", souligne Seth Goldstein, analyste du secteur agricole pour Morningstar.

Louis Dreyfus (LDC), qui a publié son rapport annuel jeudi, a vu son chiffre d'affaires chuter de 16% en 2023 à 50,6 milliards de dollars. Le groupe est quand même parvenu à stabiliser son bénéfice net, à 1,01 milliard.

ADM a vu son chiffre d'affaires reculer de 8% à 93,94 milliards de dollars, et son bénéfice net reculer de 20% à 3,48 milliards, selon ses résultats publiés mi-mars. Et l'entreprise s'attend à un nouveau repli de ses profits cette année en raison notamment d'une baisse des marges dans la trituration de soja et d'une hausse de ses coûts.

"Nous savons que 2024 sera plus compliqué que 2022 et 2023", a prévenu son patron Juan Luciano lors d'une conférence téléphonique.

Début février, Bunge avait dévoilé un chiffre d'affaires en baisse de 11%, ce qui ne l'avait pas empêché de voir son bénéfice net rebondir de 39% à 2,2 milliards de dollars, après un repli de 21% en 2022.

Le groupe avait alors prévenu que ses profits pour l'année en cours reculeraient, à cause également de la baisse des marges dans la trituration d'oléagineux.

Son directeur général Greg Heckman avait aussi souligné lors d'une conférence téléphonique qu'il suffisait d'un "événement climatique" pour retendre la situation entre offre et demande, et par ricochet, voir "le retour de la volatilité" sur les marchés.

En l'état, avait-il ajouté, les cours devraient "stimuler la demande", la question étant de savoir "si cela va arriver rapidement".

Cargill, qui ne publie pas ses comptes, avait juste indiqué en août que son chiffre d'affaires avait augmenté de 7% à 177 milliards de dollars pour les douze mois se terminant en mai 2023. Mais selon Bloomberg, son bénéfice net a chuté de 43%, à 3,81 milliards de dollars sur cette période.

Dans leur ensemble, les bénéfices "restent toutefois plus élevés qu'avant la pandémie", remarque Arun Sundaram. Les ABCD profitent notamment, selon lui, de la demande croissante pour les biocarburants, nouvelle source de revenus.

Valeurs associées

AMEX 0.00%
NYSE -1.43%

0 commentaire

Signaler le commentaire

Fermer

Mes listes

Cette liste ne contient aucune valeur.