( AFP / LUDOVIC MARIN )
Le poids lourd de l'informatique Atos entame mardi l'ultime étape de sa procédure de sauvegarde, en soumettant au tribunal de commerce de Nanterre un plan de restructuration visant à alléger sa dette colossale.
Le groupe français aux 90.000 employés dans le monde, ex-fleuron de la tech, est endetté à hauteur de près de 5 milliards d'euros et connaît depuis plusieurs années une période de déconfiture financière doublée d'une crise de gouvernance.
Il a entamé en début d'année une période de restructuration sous l'égide de la spécialiste du sauvetage d'entreprises Hélène Bourbouloux.
Début septembre, ses créanciers, rejoints par les actionnaires, ont voté en faveur du plan restructuration élaboré après l'abandon du rachat par l'actionnaire principal Onepoint et son dirigeant David Layani.
Ce plan, qui devrait aboutir à un allègement de la dette de 3 milliards d'euros, prévoit également une augmentation de capital et une dilution "massive" de la valeur des actions. Le cours de Bourse de l'entreprise, sortie du CAC 40 en septembre 2021, a chuté de 90% depuis le début de l'année et vaut désormais moins d'un euro.
Face aux mesures proposées au sein du plan, "tout le monde est résigné", témoigne auprès de l'AFP une source syndicale. "On n'a pas le choix, s'il n'y a pas cette restructuration, c'est la mort de l'entreprise."
La décision du tribunal de commerce devrait être mise en délibéré à une date encore inconnue, tandis qu'Atos se trouve en parallèle confronté à d'autres dossiers majeurs.
Début octobre, le groupe a annoncé une prolongation des négociations entamées — jusqu'ici sans succès — avec l'Etat français sur le rachat de ses activités stratégiques, incluant notamment des supercalculateurs utilisés dans la dissuasion nucléaire.
L'entreprise, qui a précisé avoir émis une nouvelle proposition à l'Etat, s'est empressé d'indiquer que cela n'aurait "aucun impact (...) sur le processus de restructuration financière en cours".
En parallèle, elle a revu à la baisse ses projections pour la période 2024-2027, et devrait connaître de nouveaux changements à sa tête: depuis le départ de l'ancien directeur général Paul Saleh, le président du conseil d'administration Jean-Pierre Mustier a coiffé la casquette de PDG, à titre temporaire.
Selon plusieurs médias, le groupe a mandaté le cabinet Egon Zehnder pour lui trouver un successeur.
Atos doit en outre publier ses résultats du 3e trimestre le 24 octobre.
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