3 septembre (Reuters) - Principales déclarations de responsables de la Réserve fédérale américaine depuis la réunion de politique monétaire des 30 et 31 juillet, à l'issue de laquelle le Federal Open Market Committee (FOMC) a abaissé l'objectif de taux des "fed funds" d'un quart de point: * ROSENGREN PAS INQUIET TANT QUE LA CONSOMMATION RÉSISTE 3 septembre - La situation économique aux Etats-Unis est "relativement bénigne", a déclaré mardi Eric Rosengren, le président de la Fed de Boston, tout en précisant qu'il surveillait attentivement l'évolution des indicateurs afin d'évaluer l'évolution des risques liés aux tensions commerciales et au ralentissement mondial. "Si ces risques devaient devenir réalité, la réponse appropriée de la politique monétaire consisterait en un assouplissement agressif", a-t-il ajouté dans un discours prononcé à la Leo J. Meehan School of Business, dans le Massachusetts. "Il est clair qu'il existe un risque baissier d'assister à une escalade des problèmes commerciaux ou géopolitiques qui se traduirait par une situation beaucoup plus faible que celle que dessinent actuellement les prévisions économiques", a-t-il reconnu. Mais tant que la consommation des ménages américains résiste et que la situation globale ne se détériore pas davantage, l'économie américaine devrait continuer de croître d'environ 2% et les tensions sur le marché devraient favoriser la remontée de l'inflation, a-t-il estimé. "C'est une période particulièrement bonne pour étudier attentivement les flux de données afin de déterminer si un ajustement supplémentaire de la politique monétaire est nécessaire pour atteindre" les objectifs de la Fed, à savoir le plein emploi et une inflation de 2%, a-t-il dit. * BULLARD-UNE BAISSE DE 50 PDB RÉPONDRAIT AUX ATTENTES DES MARCHÉS 3 septembre - La Réserve fédérale devrait réduire les taux d'un demi-point de pourcentage lors de sa prochaine réunion, dans deux semaines, afin de répondre à la fois aux attentes des marchés et à la guerre commerciale, a déclaré mardi James Bullard, le président de la Fed de St. Louis. La situation actuelle s'apparente à un "choc global" qui justifie une réaction "agressive" de la part de la Fed le mois prochain, a-t-il dit dans un entretien à Reuters. "Nous sommes trop haut", a-t-il jugé à propos des taux d'intérêt en notant que l'objectif de taux des "fed funds" fixé par la banque centrale était supérieur au niveau actuel de la totalité des obligations du Trésor américain. Il a ajouté que "dans cette situation, je respecterais le signal du marché". "Nous devrions avoir un débat solide sur un changement de 50 points de base lors de cette réunion (...) Il serait préférable, selon moi, d'aller de l'avant et de nous réaligner maintenant" plutôt que de décider d'une baisse de taux d'un quart de point de septembre puis d'une autre en octobre. "Pourquoi agir ainsi ? Pourquoi ne pas aller tout simplement au niveau adéquat maintenant ?", a-t-il dit. * BARKIN SURVEILLE LA CROISSANCE ET L'IMPACT DE LA BAISSE DE TAUX DE JUILLET 28 août - Thomas Barkin, le président de la Fed de Richmond, a déclaré mercredi qu'il suivait avec attention l'évolution des perspectives de croissance en précisant qu'il n'avait pas encore arrêté son opinion sur l'opportunité d'une nouvelle baisse de taux. S'il ne dispose pas d'un droit de vote cette année lors des réunions de politique monétaire, il participe aux débats du FOMC. Intervenant devant des chefs d'entreprise, il a présenté la baisse de juillet comme "une réduction de milieu de cycle" visant à soutenir la croissance et le marché du travail. "Nous surveillons son impact", a-t-il ajouté. "Je regarde attentivement ce qui concerne la croissance", a-t-il expliqué. * POWELL PROMET UNE ACTION "APPROPRIÉE" DE LA FED 23 août - L'économie américaine se trouve dans une situation "favorable" et la Réserve fédérale agira de manière "appropriée" pour assurer la poursuite de l'expansion économique, a déclaré vendredi Jerome Powell, le président de banque centrale américaine. Il n'y a "pas de précédents susceptibles de guider la réponse de la politique monétaire à la situation actuelle", a-t-il dit, jugeant qu'il n'appartenait pas à la Fed de fournir les "règles du jeu" du commerce international. * MESTER ATTENTIVE AUX RISQUES BAISSIERS 23 août - Loretta Mester, la présidente de la Fed de Cleveland, qui n'a pas approuvé la baisse de taux de juillet, a déclaré vendredi qu'elle abordait la prochaine réunion de politique monétaire avec l'esprit ouvert et qu'elle restait attentive aux risques baissiers entourant les perspectives économiques. "A ce stade, si l'économie continue ainsi, je dirais probablement que nous devrions maintenir les choses en l'état", a-t-elle dit à CNBC. "Mais je suis très attentive aux risques baissiers pour cette économie et je veux être sûre que nous sommes toujours concentrés sur le double objectif de notre mandat", a-t-elle ajouté. * POUR BULLARD, L'INVERSION DE LA COURBE JUSTIFIE L'ASSOUPLISSEMENT 23 août - La Réserve fédérale doit continuer d'assouplir sa politique monétaire face à l'inversion de la courbe des rendements, a déclaré vendredi James Bullard, le président la Fed de St. Louis. "La courbe des rendements est inversée en ce moment. Nous avons en ce moment l'un des plus hauts taux de la courbe des rendements. Ça n'est pas une bonne chose", a-t-il dit dans un entretien diffusé par la chaîne de télévision CNBC. La semaine dernière, James Bullard avait déclaré qu'il n'était pas prêt à s'engager à réduire les taux lors de la réunion de politique monétaire des 17 et 18 septembre. * KAPLAN PRÉFÉRERAIT NE PAS AVOIR À BAISSER LES TAUX EN SEPTEMBRE 22 août - Le président de la Fed de Dallas, Robert Kaplan, a déclaré jeudi qu'il préfèrerait ne pas avoir à baisser de nouveau les taux en septembre mais qu'il entendait garder "l'esprit ouvert" sur le sujet. "Je vais prendre tout le temps nécessaire d'ici septembre pour évaluer l'évolution de la situation économique et j'aimerais éviter d'avoir à prendre de nouvelles mesures", a-t-il dit à CNBC. "Si je constate une faiblesse persistante, je garderai au moins l'esprit ouvert quant à l'opportunité d'un ajustement." Robert Kaplan a aussi expliqué que les prévisions de croissance pour cette année restaient proches de 2% mais qu'il surveillait les signes de faiblesse dans le secteur manufacturier et de ralentissement de la croissance mondiale. * ESTHER GEORGE POUR MAINTENIR LES TAUX À LEUR NIVEAU ACTUEL 22 août - Esther George, la présidente de la Fed de Kansas City, a déclaré jeudi qu'elle serait satisfaite d'un maintien des taux d'intérêt à leur niveau actuel en l'absence de signes de retournement de la conjoncture économique aux Etats-Unis. "Nous avons atteint une sorte d'équilibre et je serais heureuse de laisser les taux à ce niveau-là en l'absence de signes de dégradation ou de renforcement, de toute montée des risques qui me conduirait à conclure que les taux devraient se situer à un autre niveau", a-t-elle dit à Bloomberg TV. Dans un autre entretien, à CNBC, elle a déclaré: "Mon sentiment est que nous avons accru le caractère accommodant et cela n'était pas nécessaire de mon point de vue." * HARKER (FED): PAS DE JUSTIFICATION À DE NOUVELLES MESURES DE SOUTIEN 22 août - Patrick Harker, président de la Réserve fédérale de Philadelphie, a déclaré jeudi qu'il ne voyait pas de raison de mettre en place de nouvelles mesures de relance. "Nous sommes plus ou moins neutres. Il est difficile de savoir exactement ce qui correspond à (une position) neutre mais je pense que nous sommes plus ou moins neutres actuellement. Et je pense que nous devrions en rester là quelque temps pour voir comment la situation évolue", a-t-il dit dans une interview à CNBC. * KASHKARI DIT QUE LA FED DOIT UTILISER LE PILOTAGE ANTICIPÉ 21 août - La Réserve fédérale devrait utiliser le pilotage des anticipations ("forward guidance") face au ralentissement de l'économie mondiale, à l'inversion de la courbe des rendements et à la stagnation des investissements des entreprises, a déclaré le président de la Réserve fédérale de Minneapolis, Neel Kashkari, dans une tribune parue mercredi au Financial Times. "Faute d'un retournement inattendu de ces tendances économiques, j'estime que nous devrions non seulement abaisser le taux des fonds fédéraux, mais aussi avoir recours au pilotage anticipé afin de donner à l'économie encore plus de stimulation qu'une baisse de taux à elle seule peut apporter", a-t-il écrit. Neel Kashkari n'est pas un membre votant aux réunions de la Fed cette année mais il participe aux discussions. * DALY-LA BAISSE DE JUILLET NE VISAIT PAS À PRÉVENIR UNE RÉCESSION IMMINENTE 20 août - Mary Daly, la présidente de la Fed de San Francisco, a déclaré mardi qu'elle s'était prononcée en faveur de la baisse de taux annoncée fin juillet dans le but de favoriser la poursuite de la croissance et non parce qu'elle croyait à l'imminence d'une récession. "Mon soutien à cette baisse est fondé sur mon désir de voir notre expansion économique se poursuivre, et pas parce que je vois une crise poindre à l'horizon", a-t-elle dit lors d'un débat en ligne. * ROSENGREN ALERTE SUR LES RISQUES D'UNE BAISSE DE TAUX 19 août - Le président de la Réserve fédérale de Boston, Eric Rosengren, a déclaré lundi que les conditions économiques aux États-Unis restaient bonnes et qu'une baisse des taux d'intérêt pourrait encourager une augmentation inquiétante de la dette. "Plus les taux d'intérêt sont bas et plus vous encouragez les ménages à s'endetter davantage. Et sommes-nous au bon stade du cycle pour encourager les gens à s'endetter davantage?" a-t-il dit dans une interview à Bloomberg Television, ajoutant que cela pourrait aggraver le prochain ralentissement économique. Eric Rosengren était l'un des deux seuls membres du comité de politique monétaire de la Fed à s'être opposé à la décision de la banque centrale américaine le mois dernier de procéder à la première baisse de ses taux directeurs depuis 2008. * MESTER PÈSE LE POUR ET LE CONTRE DE LA BAISSE DES TAUX 16 août - Loretta Mester, la présidente de la Fed de Cleveland, opposée à la baisse de taux de juillet, étudie la possibilité de soutenir une nouvelle baisse à l'avenir au vu des risques liés aux tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine et au ralentissement économique mondial, a-t-elle déclaré à Reuters. "Je peux envisager des scénarios dans lesquels nous maintiendrions les taux. Je peux envisager des scénarios dans lesquels nous abaisserions les taux. Je crois qu'il faut simplement prendre le temps d'évaluer vraiment" la situation économique, a-t-elle expliqué. Elle a précisé qu'elle prévoyait toujours une croissance américaine proche de son potentiel de long terme cette année et une accélération de l'inflation vers l'objectif de 2% de la Fed même si les risques entourant ces perspectives sont "sérieux" et "orientés à la baisse". Elle a estimé que la récente inversion de la courbe des rendements obligataires américaines n'avait pas duré suffisamment longtemps pour prédire forcément une récession. "Il est difficile d'y voir un signal fort mais on ne peut pas ignorer ce signal", a-t-elle ajouté. Elle a expliqué avoir exprimé son opposition à une baisse de taux en juillet en raison de la vigueur de certains indicateurs économiques, notamment sur l'emploi et l'inflation. "Une stratégie consistant à maintenir le taux aurait été ma stratégie favorite à ce stade mais c'était serré", a-t-elle dit. "Ne pas bouger, en fonction de l'orientation de la situation économique, pourrait en fait revenir à un resserrement." * KASHKARI PRÉCONISE D'AGIR TÔT ET DE MANIÈRE OFFENSIVE 16 août - La Réserve fédérale a sans doute besoin de réduire les taux d'intérêt et de prendre des mesures offensives pour contrer un ralentissement économique, a déclaré vendredi Neel Kashkari, le président de la Fed de Minneapolis. "Nous avons probablement besoin d'aller de l'avant et de réduire les taux d'intérêt pour apporter un soutien supplémentaires à l'économie", a-t-il dit dans un entretien à la chaîne d'information CNN. "Agir tôt et de manière offensive pour répondre à un ralentissement est de loin préférable à une réaction tardive." * KASHKARI PENCHE POUR UNE POURSUITE DE LA BAISSE DES TAUX 15 août - Evoquant des signaux économiques et financiers "mitigés", Neel Kashkari, le président de la Fed de Minneapolis, a laissé entendre jeudi qu'il apporterait son soutien à une poursuite de la baisse des taux d'intérêt afin de soutenir la croissance. Les tensions commerciales incitent les entreprises à la prudence et l'inversion de la courbe des rendements obligataires américains qui a secoué les marchés cette semaine "est un indicateur de la nervosité des gens" même si le marché de l'emploi et la consommation des ménages restent solides, a-t-il dit à la radio publique de Minneapolis. Les responsables de la Fed, lors de la prochaine réunion de politique monétaire, en septembre, devront étudier toutes les données disponibles avant de prendre une décision, a-t-il expliqué. "Je penche en faveur du camp des 'oui, nous devons apporter plus de stimulation à l'économie, plus de soutien, nous devons prolonger l'expansion et non permettre à une récession de nous toucher'", a-t-il dit. * BULLARD-L'INVERSION DE LA COURBE DOIT DURER POUR ÊTRE SIGNIFICATIVE 15 août - L'inversion de certaines portions de la courbe des rendements des bons du Trésor américain cette semaine "devrait persister pendant un certain laps de temps" pour être considérée comme un signal baissier pour l'économie américaine, a déclaré jeudi James Bullard, le président de la Fed de St. Louis. Le ralentissement économique hors des Etats-Unis se traduit par un épisode de "fuite vers la qualité" qui favorise la baisse des rendements des Treasuries alors même que la croissance économique américaine est "raisonnable", a-t-il expliqué. * WILLIAMS SE MONTRE ENCLIN À BAISSER ENCORE LES TAUX 7 août - La Réserve fédérale a sensiblement assoupli sa politique monétaire depuis la fin de l'année dernière mais il faudra peut-être d'autres baisses de taux en réponse non seulement à la faible inflation mais aussi aux incertitudes concernant la croissance et le commerce, a déclaré mercredi Charles Evans, le président de la Fed de Chicago. "Vous pouvez penser, comme moi, que l'inflation à elle seule justifierait davantage de stimulation que ce qui a été décidé à notre dernière réunion", a-t-il dit à la presse à Chicago. "Vous pouvez penser que d'autres vents de face sont apparus et que dans ce contexte il serait raisonnable de faire plus (...). Je ne sais pas", a-t-il poursuivi, notant qu'il attendrait d'autres données et des retours des chefs d'entreprise pour se faire une opinion. Avant la réunion monétaire des 30-31 juillet, au cours de laquelle il a voté en faveur de la baisse du taux des fed funds, Charles Evans avait estimé que le taux directeur devrait être réduit de 25 points de base encore avant la fin de l'année afin d'aider l'inflation à converger vers l'objectif de 2%. Il a réitéré ce point de vue mercredi, ajoutant avoir "pris note" de la décision des banques centrales de Nouvelle-Zélande et d'Inde qui ont relevé leurs taux plus fortement qu'attendu. * UN ENVIRONNEMENT INSTABLE POUR LA FED QUI NE DOIT PAS RÉAGIR AU QUART DE TOUR - BULLARD 6 août - La Réserve fédérale devra sans doute compter avec un environnement commercial instable dans les années à venir, sans pour autant devoir réagir systématiquement aux bisbilles des nations et aux péripéties de leurs pourparlers, a dit mardi James Bullard, président de la Réserve fédérale de Saint-Louis. Il estime par ailleurs que de nouvelles baisses de taux seraient "peut-être souhaitables" dans le courant de l'année au vu d'une croissance dont le ralentissement risque de durer et des incertitudes entourant l'évolution des discussions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine. Mais il a ajouté que le contexte ne se prêtait pas à une réduction de taux d'un demi-point instantanément. Bullard a admis qu'avec des rendements des Treasuries en baisse de plus d'un point durant ces derniers mois, il faudrait sans doute du temps aux entreprises et aux ménages pour s'adapter à une baisse des coûts d'emprunt. "Même si de nouvelles mesures d'ordre monétaire sont peut-être souhaitables, les décalages longs et variables des effets de la politique monétaire permettent de penser que les effets des précédentes décisions ne commencent que maintenant à avoir des répercussions sur les données macroéconomiques", a-t-il dit. * BRAINARD "TRÈS ATTENTIVE" À L'ÉVOLUTION DES MARCHÉS 5 août - Lael Brainard, gouverneure de la Réserve fédérale, a déclaré lundi qu'elle surveillait l'évolution des marchés financières après les derniers épisodes en date des tensions commerciales entres les Etats-Unis et la Chine, qui pourraient influencer la conjoncture économique et la politique monétaire. "Je surveille évidemment l'évolution de leurs implications pour les perspectives et je continuerai d'être très attentive", a-t-elle dit lors d'un débat à Kansas City. "J'ai dit, et d'autres aussi, que nous étions déterminés à soutenir l'expansion", si nécessaire par le biais de nouvelles baisses de taux, a ajouté Lael Brainard. (Marc Angrand pour le service français)
Banquiers centraux/Fed-Rosengren relativise la dégradation de la conjoncture
information fournie par Reuters 03/09/2019 à 23:38
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