( AFP / KENZO TRIBOUILLARD )
Les cours élevés du cacao ont pesé sur les volumes de ventes de Barry Callebaut qui ont reculé davantage que prévu durant son premier trimestre décalé, le poussant à abaisser son objectif annuel de ventes.
Le groupe suisse - qui fournit du cacao et préparations chocolatées aussi bien aux géants de l'agroalimentaire comme Mondelez, Nestlé et Unilever qu'à des pâtissiers et confiseurs - table désormais sur un repli "faible à un chiffre" de ses volumes de ventes durant l'exercice 2024/2025 (qui court jusqu'à fin août), contre une stagnation attendue auparavant.
A 09H04 GMT, le titre chutait de 4,97% à 1.089 francs suisses, à contre-tendance du SPI, l'indice élargi de la Bourse suisse, en hausse de 0,77%.
"Notre exercice fiscal a démarré sur des cours des fèves de cacao qui ont atteint de nouveaux plus hauts, créant une pression supplémentaire sur le marché", a reconnu son directeur général, Peter Feld, cité dans le communiqué détaillant ses ventes trimestrielles.
En 2024, les cours du cacao ont gonflé de 161%, touchant un sommet à 10.100 dollars le 18 décembre à la Bourse de New York. Les cours avaient pourtant déjà augmenté de 70% en 2023, sous l'effet de fortes pluies et d'une maladie des cabosses qui avaient endommagé les récoltes.
En janvier, ils sont d'abord un peu retombés avant de repartir à la hausse.
- Commandes repoussées -
Durant son premier trimestre décalé (qui s'étale entre septembre et novembre), son chiffre d'affaires a explosé dans la mesure où une grande partie des contrats prévoient de répercuter les variations des prix des matières premières à ses clients. Son chiffre d'affaires a donc gonflé de 53,9% par rapport à la même période an plus tôt, à 3,4 milliards de francs suisses (3,6 milliards d'euros).
Mais les volumes de ventes ont pâti de cette envolée des cours du cacao, fléchissant davantage que prévu à 565 milliers de tonnes, soit une baisse de 2,7% sur un an. Les analystes interrogés par l'agence suisse AWP tablaient en moyenne sur un recul de 1,7% à 571 milliers de tonnes. Son chiffre d'affaires dépasse toutefois nettement les attentes qui se situaient à 2,8 milliards de francs.
Le groupe a attribué ce repli des volumes à une faible demande de ses clients qui sont en train de renégocier leurs prix avec la grande distribution et à la réaction à court terme des consommateurs face à l'inflation sur les produits chocolatés. Certains clients ont également retardé leurs commandes face à cette "accélération" des prix des fèves de cacao, a-t-il ajouté.
"La hausse des prix du cacao commence à manifester ses effets sur les résultats", a réagi Andreas von Arx, analyste chez Baader Helvea qui émettait déjà des doutes sur l'objectif annuel de ventes avant la publication de ces chiffres au vu de cette forte hausse des cours du cacao.
Dans un commentaire boursier, il a rappelé que la rentabilité du groupe dépend "principalement des volumes, et non du chiffre d'affaires".
Le groupe a néanmoins confirmé l'objectif annuel pour son résultat d'exploitation, sur lequel il vise toujours une croissance à deux chiffres (hors effets de changes) alors qu'une grande réorganisation de ses activités est en cours.
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