Le PDG de LVMH a déploré l'emprise du "pouvoir bureaucratique" de l'Union européenne, dont l'inertie pénalise les acteurs économiques du Vieux continent.

Bernard Arnault, le 17 avril 2025, à Paris ( AFP / THIBAUD MORITZ )
"Il faudrait que les Etats européens réussissent à maîtriser cette négociation et ne pas la laisser à des bureaucrates". A l'occasion de l'Assemblée générale des actionnaires de LVMH à Paris, jeudi 17 avril, le patron du groupe de luxe a appelé les dirigeants européens à régler "à l'amiable" les tensions commerciales entre l'Union européenne et les Etats-Unis, se disant même "favorable" à "une zone de libre-échange" entre les deux puissances économiques, tout en fustigeant les lourdeurs de Bruxelles.
Face aux nouveaux droits de douane annoncés par le président Donald Trump depuis son retour à la Maison-Blanche, Bernard Arnault souhaite que les acteurs européens négocient "intelligemment" avec l'administration américaine. "Ces négociations sont vitales pour beaucoup d'entreprises en France, et malheureusement, j'ai l'impression que nos amis britanniques sont plus concrets dans l'avancée des négociations", a déploré le PDG en marge de l'assemblée générale. "Il faut absolument trouver un accord, comme les dirigeants de Bruxelles semblent essayer d'en trouver un pour la voiture allemande. Pour la viticulture française, c'est vital", a-t-il insisté.
Des relocalisations aux Etats-Unis? "Ce sera la faute de Bruxelles si cela devait arriver"
Devant les actionnaires de son groupe, Bernard Arnault s'est montré très critique à l'égard de l'UE. Elle "n'est pas dirigée par un pouvoir politique", a-t-il dit, "mais par un pouvoir bureaucratique qui passe son temps à éditer des réglementations", rendant "pas facile" la création d'une "zone de libre-échange" entre les Etats-Unis et l'UE qu'il appelle de ses vœux. Et le patron de LVMH de mettre en garde: si les négociations entre l'Europe et les Etats-Unis aboutissent à des droits de douane élevés, son groupe sera "forcément amené à augmenter (ses) productions américaines". "Il ne faudra pas dire que c'est de la faute des entreprises. Ce sera la faute de Bruxelles si cela devait arriver", a prévenu le PDG. "Il faudrait que les Etats européens réussissent à essayer de maîtriser cette négociation et ne pas la laisser à des bureaucrates", a-t-il jugé.
Avec son souhait de zone de libre-échange entre l'UE et les Etats-Unis, Bernard Arnault rejoint le milliardaire américain Elon Musk, membre de l'administration Trump, qui a déclaré début avril espérer tendre vers "une zone de libre-échange" entre l'Europe et l'Amérique du Nord, avec des "droits de douane nuls". Bruxelles a proposé à Washington une exemption de droits de douane totale et réciproque pour les produits industriels, dont les voitures, avait indiqué début avril la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, afin de tenter d'éviter une guerre commerciale.
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