Entre juillet et septembre, le résultat net, part du groupe, s'est replié de 4% à 2,66 milliards d'euros, à comparer avec un consensus de 2,64 milliards d'euros. (crédit photo : Flickr / L. Grassin )
(AOF) - Première banque française à publier ses comptes du troisième trimestre, BNP Paribas a dévoilé un bénéfice net en ligne avec les attentes. Pour autant, l'action affiche l'un des plus forts replis de l'indice CAC 40 en raison d'une performance décevante dans la banque de détail en France et en Italie. Jefferies et UBS soulignent en revanche la performance meilleure que prévu des activités de banque d'investissement et de financement (CIB).
Entre juillet et septembre, le résultat net, part du groupe, s'est replié de 4% à 2,66 milliards d'euros, à comparer avec un consensus de 2,64 milliards d'euros. Jefferies fait cependant remarquer qu'il a été légèrement révisé à la baisse avant cette publication.
Le résultat brut d'exploitation a, lui, progressé de 4,8% à 4,49 milliards d'euros tandis que le coût du risque a reculé de 18,1% à -734 millions d'euros. Sur ce point, BNP Paribas a fait mieux qu'attendu : - 815 millions d'euros. Le coût du risque a représenté 33 points de base des encours de crédit contre une guidance 2022-2025 de moins de 40 points de base.
Dans le même temps, le produit net bancaire a augmenté de 4% à 11,58 milliards d'euros pour des frais de gestion en hausse de 3,4%. L'effet de ciseaux est positif.
Réagissant à cette publication, Jefferies et UBS soulignent les performances décevantes de la banque de détail en France et en Italie. Dans l'Hexagone, le profit avant impôts a chuté de 19,7% à 309 millions d'euros alors qu'il était attendu à 399 millions d'euros, selon UBS. Les revenus d'intérêt ont reculé de 5,9%. Si BNL a enregistré une hausse de 16,3% de son résultat imposable à 110 millions d'euros, le marché ciblait 141 millions d'euros.
Les revenus de CIB, à 3,896 milliards d'euros, sont en hausse de 3,0% (+5,1% à périmètre et change constants), soutenus par une très forte hausse de Global Banking (+24,7%) et de Securities Services (+12,43%).
Au sein de cette division, les activités de marché ont enregistré une baisse de leurs revenus de 8,4% à périmètre et change constants à 1,8 milliard d'euros, affaiblis par l'activité FICC (obligations, change, et matières premières). Les revenus de cette dernière sont ressortis à 1,021 milliard d'euros, en baisse de 14,3% hors l'impact d'une activité en cours de transfert de Equity & Prime Services vers FICC.
La banque a précisé avoir réalisé plus de 85% de son programme de rachat d'actions de 5 milliards d'euros prévu pour 2023.
S'agissant de sa solidité financière, BNP Paribas a réservé une bonne nouvelle en dévoilant un ratio de fonds propres durs (CET1) supérieur de 10 points de base aux attentes. Il s'est élevé à 13,4% au 30 septembre 2023, en baisse de 20 points de base par rapport au 30 juin 2023.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Points clés
- Banque 7ème mondiale née en 1822 et renforcée en 1999 par la fusion avec Paribas ;
- Produit net bancaire de 50,4 Md€ réalisé par les services financiers internationaux (34 %) , les réseaux bancaires (35 %) et la banque d'investissement (31 %) ;
- Engagements à plus de 80 % dans des pays « riches » : France pour 32 %, Belgique & Luxembourg pour 16 %, Italie pour 9 %, autres pays européens pour 19 %, Amérique du nord pour 13 %, Asie-Pacifique pour 6 % ;
- Modèle d'affaires fondé sur la diversification dans les implantations et métiers, les synergies et la coopération entre les métiers, sur l'innovation opérationnelle et pour les clients ;
- Capital détenu par l'Etat belge (7,7 %), le grand duché de Luxembourg (1 %) et les salariés (4,4 %), avec un conseil d'administration de 13 membres présidé par Jean Lamierre, Jean-Laurent Bonnafé étant directeur général ;
- Solidité financière avec, à fin septembre 2022, un CET 1 de 12,3 %, un ratio de levier de 4,4 % et des liquidités de 461 Md€.
Enjeux
- Plan GTS 2025 de croissance, technologie et durabilité aux ambitions rehaussées :
- 9 % de croissance annuelle du résultat et de 12 % du BNPA,
- 2,3 Md€ d'économies de coûts cumulées,
- 12 % de rendement des fonds propres, croissance annuelle de 3,5 % du PNB, taux de distribution de 60 % dont 50 % au moins en dividende ;
-Stratégie d'innovation la mieux notée du secteur et focalisée sur la digitalisation :
- en interne : appui aux intrapreneurs (Lux Future Lab, People'sLab4Good, Bivwak),
- dans l'offre aux clients : 4,4 millions de clients « digitaux », leader en France dans les fonctionnalités digitales, plateformes leaders mondiaux dans les emprunts d'Etat, le forex ou les swaps et dans les cinq 1ers européens des néo-banques avec Hello Bank !,
- partenariats avec Plug and Pay pour l'accélération des start-up ;
- Stratégie environnementale ambitionnant de devenir 1er mondial de la finance durable (2ème mondial dans les obligations vertes et 1er en Europe, 1er européen des financeurs de projets d'énergies renouvelables) et visant la neutralité carbone en 2050,
- d'ici 2025, 350 Md€ mobilisés dans les crédits et émissions obligataires durables et 300 Md€ d'investissements durables ;
- accélération du financement de la production des énergies à bas carbone (supérieur de 20 % en 2021 à celui des énergies fossiles) et une réduction du financement de la production des énergies fossiles à horizon 2030,
- financement à hauteur de 4 Md€ de la biodiversité ;
- Potentiel de croissance : 2 Md€ de PNB annuels supplémentaires via acquisitions et partenariats dans les technologies et modèles innovants, soutenus par les 7 Md€ tirés de la cession de West Bank.
Défis
- Evolution de l'actif net comptable, à comparer au cours de Bourse ;
- Suppression d'emplois en France dans le crédit à la consommation, handicapé par la hausse des taux d'intérêt ;
-Après une hausse de 7,5 % du résultat net à près de 10 Md€, confiance pour l'exercice en cours ;
- Dividende 2022 de 3,9 € et rachat d'actions, d'abord d'un montant de 962 M€ puis de plus de 4 Md$ dans le cadre du programme décidé après la cession de la filiale américaine Bank of West.
En savoir plus sur le secteur Finance / Banque
En dépit des turbulences, les fintech gardent le cap
D'après le BCG, mi-2021, l'ensemble des fintech cotées dans le monde étaient valorisées en moyenne vingt fois leurs revenus, soit une valorisation d'environ 1.300 milliards de dollars. Ce chiffre avait été multiplié par plus de quatre en trois ans. Fin 2022, ce multiple était divisé par cinq, avec des valorisations moyennes limitées à quatre fois les revenus. Néanmoins, le BCG considère que le secteur devrait enregistrer un bond de sa croissance d'ici à 2030, avec une multiplication par six des revenus pour les fintech. Après les paiements, le développement devrait surtout provenir des fintech bancaires, avec l'essor services clé en mains pour les entreprises et les professionnels (" banking-as-a-service ").
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