(AOF) - En 2023, Bolloré a dégagé un bénéfice net de 268 millions d'euros contre 3,4 milliards d'euros un an plus tôt. L'Ebita ajusté du groupe industriel s'affiche à 994 millions d'euros, en recul de 6% et son chiffre d'affaires annuel s'élève à 13,68 milliards d'euros, en repli de 5% à taux de change et périmètre constants. Bolloré Energy accuse un repli de 24% à 2,79 milliards d’euros, principalement impacté par la baisse des prix et des volumes des produits pétroliers, après la forte hausse en 2022 (+45 %) dans un contexte international fortement perturbé par la guerre en Ukraine.
Le groupe versera un dividende de 7 centimes par action au titre de l'exercice 2023 contre 6 centimes pour celui de 2022.
Incluant Vivendi, l'endettement net du groupe s'établit à 1,46 milliard d'euros contre une trésorerie positive de 1,20 milliard d'euros au 31 décembre 2022.
Bolloré a indiqué qu'il comptabilisera une plus-value nette de 3,7 milliards d'euros en 2024 liée à la cession de Bolloré Logistics à CMA CGM.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Points clés
- Holding familial créé en 1822 avec des positions fortes dans trois activités : les transports et la logistique –son métier historique-, la communication et les solutions de stockage d’électricité ;
- Revenus de 20,8 Mds dont 34 % dans les transports et la logistique, la communication (46 % avec Vivendi et ses filiales Canal +, Havas…), le stockage d’énergies (17 %) puis l’industrie et systèmes (marques Blue Solutions et Blue Applications), réalisés à 71 % en Europe, 13 % dans les Amérique, 22 % en Asie et 5 % en Afrique ;
- Valeur boursière élevée du portefeuille des titres cotés -16,1 Mds€ à fin 2022) ;
- Modèle d'affaires visant à la résilience des revenus par la diversification des métiers combinant développement international et innovation ;
- Capital verrouillé par la holding familiale Compagnie de l’Odet (+67,8% des actions et près de 80% des droits de vote), Cyrille Bolloré étant président-directeur général du conseil d’administration de 13 membres, Yannick Bolloré et Cédric de Baillencourt étant vice-présidents ;
- Bilan quasiment non-endetté à fin juin avec des capitaux propres de 37,3 Mds€, une dette nette de 82 M€ et des liquidités de 7 Mds€.
Enjeux
- Stratégie d'innovation riche de 780 brevets et déployée en 3 volets à partir des centres de Paris et Singapour :
- participation à la transition énergétique via les activités de transport et de stockage d’énergie propre,
-maîtrise des batteries lithium, statut octroyé par l’Etat français d’opérateur de réseau d’infrastructures de recharge pour véhicule électrique,
- dans la logistique : logistique durable via produits alternatifs (biofioul évolution) dans l’énergie, l’intégration des batteries LMP (lithium métal polymère), régulation de la gestion des flux…,
- sécurisation des systèmes d’information, d’où le partenariat mondial avec le chinois Alibaba portant sur le cloud, la transformation numérique, l'innovation et le stockage de données ;
- Stratégie environnementale « innover face aux défis environnementaux » :
- neutralité carbone en 2050 et recul de 30 % (vs 2019) des émissions de CO2 en 2030 :
- plus de 150 M€ investis dans les 3 prochaines années dans la transition énergétique - batteries LMP, Blubus et Bluestorage,
- préservation de la biodiversité et recours aux énergies renouvelables ;
- Relance des batteries LMP, déjà utilisées par les bus, en direction des véhicules des particuliers, en partenariat avec le canadien Li-Métal, dont la production en série débutera en 2026.
Défis
- Groupe complexe difficile à valoriser : plusieurs structures d’autocontrôle, participations croisées et fréquence des arbitrages entre participations ;
- Spéculations sur un renforcement de la position dans les dépôts et distribution de produits pétroliers, notamment les bio-carburants Koolza et Izipure ;
- Renforcement de la holding familiale Cie de l’Odet dans le capital du groupe ;
- Interrogations sur la croissance des revenus futurs, la communication et le stockage d’électricité affichant de moindres performances que la logistique africaine ;
- Après un repli de 2 % des revenus et de 80 % du résultat net au 1er semestre
- Succès mitigé de l’OPA simplifiée sur ses propres actions (3,36 % du capital au lieu des 9,78 % visés).
- Dividende maintenu au même niveau depuis 2014), avec acompte versé en septembre ;
0 commentaire
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer