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Usine Nexans à Lens ( AFP / DENIS CHARLET )
Le groupe de câbles français Nexans , deuxième mondial derrière l'italien Prysmian, a terminé son premier plan stratégique 2021-24 "au-dessus de ses espérances de 2021" et prévoit de poursuivre sa stratégie basée sur l'électrification de la planète.
Signe de ce succès, son bénéfice net a progressé de 27% en 2024, à 283 millions d'euros.
Nexans qui conçoit, fabrique et pose des câbles au fond des océans, s'est depuis 2021 recentré sur le transport d'électricité aux dépens des cables industriels ou numériques.
Il est notamment porté par les besoins de raccordement des champs éoliens offshore aux réseaux électriques, et par les plans massifs d'investissement lancés dans de nombreux pays du monde pour rénover et augmenter les capacités des réseaux de transport d'électricité.
Après un recentrage également ces quatre dernières années sur ses clients les plus rentables, "Nexans est engagé en pleine forme pour le marathon de 2028", une période qui correspond au nouveau plan stratégique lancé en novembre 2024, a déclaré son directeur général Christopher Guérin à la presse.
L'électrification représente désormais 64,5% du chiffre d'affaires, à 5,5 milliards d'euros (+23% par rapport à 2023), et 76% du bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement (ebitda).
"Et le voyage de l'électrification continue", prévient le groupe qui prévoit que la part de cette activité dans l'ebitda progressera encore de 43% en 2028 par rapport à 2024, après un bond de 74% en 2024 par rapport au lancement du plan stratégique "Winds of change" en 2021.
Au quatrième trimestre 2024, le cablier a notamment annoncé la conclusion d'un accord en vue de la cession d'AmerCable, un producteur de câbles d'alimentation électrique, de contrôle et d'instrumentation pour les industries minière, pétrolière et gazière, pour 280 millions de dollars,
L'opération a été finalisée le 2 janvier.
Nexans a également achevé la séparation opérationnelle de son activité de câbles spécialisés pour les marchés industriels (ferroviaire, maritime, robotique..), anciennement connue sous le nom Nexans Industry Solutions & Projects, qui porte désormais le nom de Lynxeo et qui est en vente.
- Un troisième navire cablier en 2026 -
Au total, l'an passé, le chiffre d'affaires de Nexans a progressé de quasiment 10% à 8,5 milliards d'euros, grâce notamment à l'augmentation des capacités de production de son usine de Halden en Norvège.
Au prix moyen standard de 5.000 euros par tonne de cuivre et de 1.200 euros par tonne d'aluminium sur l'année, méthode retenue depuis plusieurs années par le groupe pour neutraliser l'effet des variations des cours des métaux et mesurer l'évolution réelle de l'activité, le chiffre d'affaires "constant" de Nexans affiche une hausse de 8,7%, à 7,1 milliards d'euros.
La construction en cours de son troisième navire câblier "sera achevée en 2026", a indiqué le groupe qui compte sur cet outil pour faire face à "l'augmentation significative du carnet de commandes" des activités "transmission", en hausse de 21% sur un an, et constituées "à plus de 90% de projets sous-marins (interconnections sous-marine et projets éoliens offshore)".
"La solide prise de commandes a notamment été alimentée par le projet de raccordement électrique de l'île de Gotland et un contrat important pour le parc éolien offshore East Anglia TWO en mer du Nord", précise le communiqué.
Pour 2025, le groupe a rassuré sur l'exposition de son usine de Charleston aux Etats-Unis au ralentissement attendu des investissements dans l'éolien offshore outre atlantique après l'élection de Donald Trump.
"En 2025, notre exposition aux champs éoliens américains sera terminée, l'usine commencera à travailler pour l'Europe" a indiqué M. Guérin lors d'une conférence avec des analystes.
En revanche, l'activité hors électrification (industrie et solutions) a vu son chiffre d'affaires se stabiliser à 1,8 milliard d'euros sur une base courante, et reculer de 2,8% à prix des métaux constants, à 1,7 milliard d'euros, en raison principalement du "ralentissement du marché de l'automatisme en Europe".
Pour 2025, le groupe prévoit de réaliser un editda ajusté "compris entre 770 et 850 millions d'euros" et un flux de trésorerie disponible "entre 225 et 325 millions d'euros".
En bourse, le titre faisait un bond de 8,28% mardi en milieu de matinée à 104,20 euros sur un marché en recul de 0,22%.
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