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CAC40: le 180° budgétaire allemand =krach Bund et -1,5% du $
information fournie par Cercle Finance 05/03/2025 à 15:49

(CercleFinance.com) - Quelle séquence 'portes de saloon' avec un DAX40 qui enchaine +2,6% (après +3% en séance lundi), puis -3,5% mardi puis +3,5% ce mercredi (à 23.100).
L'Allemagne a enterré mardi tous ses principes d'orthodoxie budgétaire et opte pour un 'all in' monétaire, avec une fuite en avant dans la dette (premier volet de 500MdsE qui n'est certainement qu'une première étape) tandis que l'Europe va investir 800MdsE dans le renforcement de sa défense (enveloppe de 150MdsE débloquée immédiatement), via un recours massif à la dette (opération mutualisée, en contradiction avec la doctrine allemande en vigueur depuis 35 ans... qui vient de cesser d'exister).
Ceci provoque un 'flash krach' obligataire sur les Bunds, dont le rendement se tend brusquement de +25,5Pts de base (plus gros écart depuis octobre 1998), à plus de 2,74% (le '30 ans' dépasse les 3,00%), soit le pire niveau depuis début novembre 2023.
Nos OAT se tendent de +23,4Pts vers 3,47000%, les BTP italiens de +26,5Pts à 3,825%... c'est une des pires séances du 21ème siècle sur les émissions souveraines en Euro.

Avec la perspective d'une relance massive par la dette (un peu à la manière de la crise du Covid : à situation exceptionnelle, endettement exceptionnel), les investisseurs revoient les perspectives de croissance à la hausse : la Bourse de Paris s'envole de +2%.
Le CAC 40 a grimpé jusque vers 8.245 avant de reprendre son souffle : la hausse est de 2% tout de même vers 8200 points (effaçant le mouvement de consolidation de -1,9% de la veille).

Les investisseurs saluent également les 1ers 'aménagements' des sanctions contre le Mexique et le Canad (tout juste 24H après leur mise en place).

Lors de son discours de politique générale devant le Congrès, Trump a confirmé son intention de poursuivre sa politique de sanctions contre les partenaires commerciaux du pays, tout en reconnaissant que ces mesures risquaient de provoquer 'quelques perturbations'.

A Wall Street, le Dow Jones et le S&P 500, en net repli mardi soir, se redressent marginalement : +0,3% sur le Dow Jones, +0,1% sur le S&P500, -0,1% sur le Nasdaq (qui avait repris 2% sur ses plus bas la veille).

Baromètre de la nervosité des investisseurs, l'indice VIX de volatilité du S&P - souvent dénommé 'baromètre de la peur' - est remonté un temps à plus de 26,5 points, soit une envolée de 10%, avant de se détendre vers 24,3.

Les investisseurs craignent que les hausses des droits de douane américains conjuguées aux mesures de rétorsion prises par la Chine et le Canada finissent par pénaliser la croissance mondiale et les profits des entreprises.

S'ajoutent à cela la prudence manifestée par la Fed face à une inflation persistante aux Etats-Unis et des indicateurs économiques témoignant d'un ralentissement de l'activité Outre-Atlantique.

'C'est un mélange assez toxique', reconnaît Michael Brown stratégiste chez Pepperstone.

'Il s'agit du genre d'environnement dans lequel il devient quasiment impossible pour les intervenants de bien évaluer le niveau de risque', souligne l'analyste.

La Chine a déclaré dans la nuit tabler sur une croissance économique d'environ 5% en 2025, tout en mettant en évidence un environnement mondial qualifié de 'difficile'.

Si le dossier des tensions commerciales a plutôt eu tendance à reléguer à l'arrière-plan les préoccupations économiques ces derniers temps, les nombreuses statistiques au programme aujourd'hui vont permettre un retour aux fondamentaux.

En France, La production dans l'ensemble de l'industrie a diminué de 0,6% en janvier, après une baisse de 0,5% en décembre, notamment sous l'effet de la contraction de l'industrie manufacturière seule, qui accuse un repli de 0,7% sur un mois après un recul de 1% le mois précédent.

Aux Etats-Unis figurent à l'agenda les commandes à l'industrie, l'enquête ADP sur l'emploi privé ainsi que l'ISM des services.

Les résultats d'adidas, Bayer, Sandoz et Abercrombie & Fitch seront également surveillés de près.

Etrangement, le spectre d'une guerre commerciale entre les Etats-Unis et ses principaux partenaires commerciaux ne conduit pas les investisseurs à se replier vers les valeurs refuges comme les emprunts du Trésor américain.

Le rendement à 10 ans américain, tombé brièvement à 4,18%, est ainsi revenu à 4,21% hier soir.

Le marché pétrolier reste dans le rouge et s'achemine vers une nouvelle semaine de baisse du fait de l'impact défavorable de l'offensive commerciale de Donald Trump.

Le Brent dévisse de -2,5% vers 69,5$ (plancher annuel) le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) cède 2,4% sous 67,5 dollars avant la parution, dans l'après-midi, des stocks de pétrole aux Etats-Unis.

L'aversion au risque et la faiblesse du dollar, qui permet à l'euro de fuser de +1,5%, au-delà de la barre de 1,00775 face au billet vert (+3,7% en 48H), profitent aussi à l'or, qui revient en direction de ses récents records en progressant vers 2.925 dollars.


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