(AOF) - Le groupe Canal +, propriété de Vivendi , avait présenté la semaine dernière une offre pour acquérir MultiChoice dont il est le premier actionnaire à hauteur de 31,67%% du capital. Dans un communiqué, le mastodonte sud-africain a refusé cette offre qu'il juge insuffisante tout en restant ouvert à toute proposition. Canal + souhaitait acquérir l'ensemble du capital de MultiChoice au prix de 105 rands (5,13 euros) par action, payé en espèces, soit une prime de 40% par rapport au cours de clôture du 31 janvier.
Un chiffre qui "sous-évalue considérablement le groupe et ses perspectives d'avenir", estime Multichoice, qui est coté à la Bourse de Johannesbourg.
Canal+ est présent en Afrique dans 25 pays au travers de 16 filiales, et y compte 8 millions d'abonnés, selon les données du groupe français.
Le refus de MultiChoice intervient dans un contexte où Vivendi étudie un projet de scission de ses activités en quatre entités cotées, structurées autour de Canal+, Havas, une société incluant sa participation majoritaire dans Lagardère et une société d'investissement.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Points clés
- Holding de 3 pôles, la culture avec Editis, le divertissement culturel avec Canal Group, DailyMotion et Gameloft, et les médias avec Havas Group et Prisma Media ;
- Revenus de 9,6 Md€ générés par le groupe Canal + (60 %), par Havas (24 %) et Editis (9 %) ;
- Modèle d’affaires « Creation Unlimited » visant à devenir n° 1 mondial dans les contenus, les médias et la communication en accélérant la croissance des métiers, investissant à long terme, créant des synergies entre métiers et valorisant les catalogues ;
- Capital contrôlé à 27,03 % et 29,73 % des droits de vote par le Groupe Bolloré, le conseil de surveillance de 13 membres étant présidé par Yannick Bolloré ;
- Bilan exempt de dettes avec une trésorerie nette de 348 M€, des fonds propres de 19,2 Md€.
Enjeux
- Stratégie fondée sur la valorisation des propriétés intellectuelles et des contenus par franchises, « live » (festivals), sur la pénétration des marchés africains, indien et chinois et sur la distribution en ligne via Dailymotion ;
- Bonne visibilité de l’activité, les abonnements représentant près des 2/3 des revenus ;
- Stratégie d’innovation fondée sur l’émergence de créateurs locaux, sur l’offre de plateformes et d’incubateurs de création dans plusieurs pays et sur l’investissement dans des sociétés innovantes ;
- Stratégie environnementale « Creation for the future » : objectif de neutralité carbone avec une baisse de 30 % dès 2025 /économie circulaire, dès l’écoconception ;
- Pénétration de la Chine après la cession de 10 % d’UMG à Tencent avec l’acquisition de Front Network;
- Règlement du conflit avec Mediaset (près de 29 % du capital mais droits de vote faibles) et Fininvest.
En savoir plus sur le secteur des Médias
L’intelligence artificielle, menace ou opportunité pour les éditeurs de presse professionnelle et spécialisée ?
Après avoir bataillé pour que les géants de la tech les rémunèrent au titre des droits voisins, les éditeurs de presse s'inquiètent de l'utilisation de leurs données au profit de l'intelligence artificielle (IA). L'IA générative se nourrit des informations qu'elle trouve sur internet, dont celles des médias. Ces derniers peuvent cependant empêcher l'utilisation de leurs données par une IA grâce à la directive européenne de 2019 et sa traduction en droit français, qui encadrent la recherche de textes et de données. Toutefois cela reste théorique. En attendant, certains acteurs spécialisés du monde de l’édition s’emploient à rassurer les investisseurs après la perte de valeur en bourse de certaines entreprises. Ainsi les spécialistes de l'information professionnelle, ou éditeurs de publications académiques, tels que RELX, Pearson ou Wolters Kluwer multiplient les messages rassurants et présentent l’IA davantage comme une opportunité qu’une menace en soulignant qu’ils utilisent eux-mêmes l’IA. Les analystes restent généralement confiants sur ces acteurs de l’édition spécialisée car leur solide atout repose sur la fiabilité des informations qu’ils transmettent, ce qui est encore loin d’être le cas de l’IA. Pour le moment…
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