CARREFOUR ACCÉLÈRE LE PAS EN FRANCE ET AU BRÉSIL AU TROISIÈME TRIMESTRE
par Pascale Denis
PARIS (Reuters) - Carrefour a vu sa croissance accélérer le pas en données comparables au troisième trimestre grâce à la France, où l'environnement a été plus favorable à la consommation, et au Brésil où l'inflation alimentaire a repris.
Les ventes du distributeur, pénalisées par la baisse du real brésilien, ont reculé de 2,8% à 21,09 milliards d'euros en données publiées, un chiffre légèrement inférieur aux 21,16 milliards du consensus d'Inquiry Financial pour Reuters.
Mais à magasins comparables, hors taux de change, essence et effets calendaires, la croissance est ressortie à 2,1% après une hausse de limitée à 0,9% au deuxième trimestre.
Surveillés à la loupe, les hypermarchés français, dont les sous-performances plombent depuis des années les résultats du groupe, se sont stabilisés après un recul de 1% au trimestre précédent.
Un retour à une dynamique durablement positive dans ces très grands formats - qui comptent pour près du quart du chiffre d'affaires du distributeur et se sont laissé distancer par Leclerc - est crucial pour le redressement du groupe.
En France, tous les formats s'améliorent, grâce à l'alimentaire qui signe sa meilleure performance depuis début 2015, tandis que le non-alimentaire reste mal orienté après une mauvaise rentrée des classes.
Grâce au déploiement de son offre omnicanale (ouverture de nouveaux 'drive' et 'drive piétons', extension de l'offre de livraison à domicile, mise en place de sites uniques dans chaque pays), le distributeur affiche une croissance de plus de 30% de son e-commerce alimentaire.
La tendance s'est aussi nettement améliorée au Brésil (+5,1%), sorti de la déflation alimentaire, grâce à la solide performance des formats de semi-gros Atacadao (+6% en comparable), tandis qu'elle est restée mal orientée en Espagne (-2,7%) et s'est nettement dégradée en Italie (-4,4%) dans des marchés très concurrentiels.
La Chine, toujours à la peine, a vu ses ventes poursuivre leur recul (-4,8%).
Le groupe, qui confirme ses objectifs à l'horizon 2020 et 2022, estime dans un communiqué que ce trimestre "traduit une amélioration progressive de son modèle commercial".
Carrefour était parvenu à préserver sa marge au premier semestre grâce à des économies de 520 millions d'euros (sur un total de 2,0 milliards prévus d'ici à 2020) dans la gestion des stocks, les investissements ou la distribution.
Il a aussi bouclé fin septembre avec un mois et demi d'avance son plan de départs volontaire dans ses sièges en France et a nommé de nouveaux dirigeants à la tête de ses trois formats clés en France (hypermarchés, supermarchés et proximité), signe de la volonté de son PDG d'insuffler une nouvelle dynamique et de sa volonté de vaincre les résistances au changement.
Le titre Carrefour a clôturé à 15,57 euros à la Bourse de Paris mercredi, reculant de 13,7% depuis le début de l'année, tandis que l'indice Stoxx de la distribution cède 5,3% sur la période.
Il lâche 28,6% depuis l'arrivée d'Alexandre Bompard à la tête du groupe, le 18 juillet 2017.
(Edité par Dominique Rodriguez)
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