Une fourchette large en attendant de savoir le nombre de magasins et d'entrepôts qui pourront encore être repris d'ici septembre: le distributeur Casino, qui a changé de mains fin mars, prévoit de réduire ses effectifs de 1.300 à 3.200 postes mais confirme son ancrage stéphanois.
( AFP / DAMIEN MEYER )
Le "projet de réorganisation", présenté mercredi aux représentants du personnel "prévoit 1.293 suppressions nettes de postes au sein des fonctions sièges du groupe, dont 554 à Saint-Etienne", indique Casino dans un communiqué.
Le siège historique du groupe conserverait à Saint-Etienne "1.010 postes sur 1.564 actuels", précise Casino, qui dispose aussi de sièges à Vitry-sur-Seine (enseigne Franprix), Clichy (Monoprix) et Bordeaux (CDiscount).
Concrètement, les comités sociaux et économiques des sociétés concernées par des plans de sauvegarde de l'emploi (PSE) ont été convoqués à une réunion prévue le 6 mai où sera initiée "une procédure d'information-consultation préalable à la mise en oeuvre d'un projet de plan de sauvegarde de l'emploi", détaille le distributeur.
Le nombre de postes conservés au giganteque siège de Saint-Étienne, installé à la sortie de la gare de Châteaucreux, était l'objet toutes les attentions des salariés sur place, des élus locaux et jusqu'au gouvernement.
Le maire (ex-LR) Gaël Perdriau, également président de la métropole stéphanoise, a réagi mercredi en évoquant un "nombre important de suppressions de postes", et s'est dit "particulièrement attentif au plan de sauvegarde de l'emploi qui doit être mis en place dans les prochaines semaines".
Il dit vouloir rencontrer "prochainement de nouveau l'équipe de direction en place pour consolider la présence du groupe sur Saint-Etienne".
Dans un entretien fin mars à l'AFP et au Progrès, le nouveau directeur général Philippe Palazzi, intronisé par les nouveaux actionnaires emmenés par le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, avait assuré: "On va garder le siège à l'endroit où il se trouve (...) mais on va (le) redimensionner à la taille des équipes que l'on aura à la suite du départ des hypermarchés et supermarchés".
- Succession de cessions -
L'endettement de Casino contracté par la précédente direction l'avait poussé à multiplier les cessions, y compris en 2023 la quasi totalité de ses magasins grand format, supermarchés et hypermarchés, à ses concurrents Intermarché, Auchan et Carrefour. Une activité qui constituait le coeur historique de Casino.
Le groupe, qui regroupe aujourd'hui des enseignes bien connues des Français, notamment Monoprix et Franprix, n'a quasiment plus de présence internationale alors qu'il employait encore 200.000 personnes dans le monde et 50.000 en France fin 2022.
Après cession des grands formats et avant les plans de sauvegarde de l'emploi prévus, le distributeur n'emploie plus que 28.212 personnes.
Il lui reste toutefois une grosse vingtaine de supermarchés grands formats, ainsi que des bases logistiques, qui n'ont pas trouvé preneur.
"Les recherches de repreneur pour ces différents sites vont se poursuivre activement durant le processus d'information-consultation des représentants du personnel", précise Casino, selon qui, à défaut, est envisagé leur fermeture qui entrainerait "la suppression de 1.974 postes au maximum".
Cité dans ce communiqué, Philippe Palazzi estime que "ce projet de transformation constituerait une étape clé", qui "permettrait d'engager Casino sur une nouvelle trajectoire de développement".
Il prévoit de "réinvestir dans les points de vente et les réhumaniser".
Le groupe a par ailleurs officialisé mercredi une alliance à l'achat avec ses concurrents Intermarché et Auchan, pour une durée inhabituellement longue de dix ans. Les distributeurs espérent ainsi "pérenniser et de développer des partenariats avec le monde agricole et les acteurs industriels français sur le long terme".
Casino doit enfin dévoiler mercredi après la fermeture des marchés financiers ses ventes pour le premier trimestre 2024.
Ce sera la dernière publication concernant l'activité sous la houlette de Jean-Charles Naouri, qui était actionnaire majoritaire depuis 1997 et PDG depuis 2005 avant sa démission et le changement de mains fin mars.
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