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Comment reconnaître un produit ISR (Investissement Socialement Responsable) ?
information fournie par H24 Finance pour Boursorama 31/10/2018 à 14:00

Comment reconnaître un produit ISR (Investissement Socialement Responsable) ?

Comment reconnaître un produit ISR (Investissement Socialement Responsable) ?

L'ISR : un marché en fort développement

Le marché de l'Investissement Socialement Responsable (ISR) a beaucoup évolué. Il regroupe l'ensemble des approches des sociétés de gestion prenant en compte les critères Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance (ESG).

Depuis 10 ans, ce marché a été multiplié par 40 et représente désormais plus de 310 milliards d'euros en France selon les chiffres de l'Association Française de Gestion (AFG).

« Les sociétés de gestion françaises sont pleinement engagées dans cette démarche et adaptent leur offre aux préoccupations de leurs investisseurs institutionnels et particuliers, en proposant des produits correspondant à différents degrés et natures d'engagement ayant en commun le respect des valeurs du développement durable » constatent les représentants de l'AFG.

Ces démarches peuvent être la création de fonds ISR, l'intégration des critères ESG au sein de la gestion, l'engagement actionnarial ou encore l'investissement thématique.

Des approches multiples et non standardisées

En France, les stratégies ISR se concentrent sur la sélection des entreprises les plus en pointe sur le développement durable.

La stratégie dominante est le « Best in Class » (84% des encours). « Il s'agit d'investir dans les entreprises qui sont les plus proactives par rapport à leurs concurrents pour relever les défis du développement durable, et ce quel que soit le secteur dans lequel elles évoluent » précise la société de gestion Candriam.

Cette stratégie est suivie de loin par le « Best in Universe » (11%), les autres stratégies (thématiques, engagement, exclusion…) restant très en retrait.

Cependant, ce marché s'est structuré avec diverses méthodologies qui ne sont pas encore standardisées et on peut en fait presque dénombrer autant d'approches que de sociétés les mettant en œuvre.

« La plus grande valeur ajoutée des fonds ISR repose finalement dans les modèles qui sont utilisés » explique Léa Dunand-Chatellet, responsable de l'ISR au sein de la société DNCA, qui met en avant la nécessité de l'innovation dans un marché qui cherche encore ses marques.

Les sociétés développent leur propre modèle d'analyse ISR

Pour cette raison, les maisons de gestion françaises ont chacune développé leur méthodologie propriétaire. L'outil d'analyse de DNCA nommé « ABA » (Above and Beyond Analysis) a ainsi été développé en interne.

« C'est primordial parce que la plupart des recherches ISR aujourd'hui s'appuient sur des données externes de grands providers et qui ont l'avantage de pouvoir balayer des univers extrêmement larges de 8000 valeurs à l'échelle mondiale. Mais en réalité, ce qui nous importe n'est pas d'avoir la couverture la plus large mais au contraire d'avoir l'analyse la plus fondamentale et la plus exhaustive possible des entreprises » poursuit Léa Dunand-Chatellet.

L'idée est néanmoins souvent la même : utiliser différents indicateurs permettant d'attribuer une note aux entreprises au sein de l'univers d'investissement.

La société de gestion Sycomore AM avait baptisé cette analyse SPICE, du nom des 5 parties prenantes autour desquelles s'articule l'analyse par les gérants de plus de 1000 critères, qualitatifs ou quantitatifs : les fournisseurs et la société civile (Suppliers & Society), les employés (People), les actionnaires (Investors), les Clients (Clients) et enfin la note E (Environment). « Cela veut également dire Sustainable Performance In Challenging Environment » ajoute Bertille Knuckey, Responsable de la Recherche ESG au sein de l'entreprise.

De son côté, si La Financière de l'Echiquier ne lui a pas attribué d'acronyme anglais, elle a également mis en place sa méthodologie propriétaire. Celle-ci définit pour les investissements une note ESG mais aussi un score d'impact (basé sur les objectifs de développement durable définis par l'ONU) et un niveau d'empreinte carbone. « Notre méthodologie accorde une part importante à la gouvernance et c'est une particularité dans l'approche » détaille la gérante ISR Sonia Fasolo.

Comment reconnaître un produit dit « socialement responsable » ?

Malgré la multiplication des offres dites « ISR » et l'appétence des investisseurs qui semble s'accentuer, il reste difficile d'appréhender des fonds qui semblent avoir des approches et des critères différents.

Par exemple, une stratégie « Best In Class » n'excluant que les pires 20% d'un univers d'investissement sans exclusion de secteur répond-elle vraiment au besoin de l'épargnant désireux de placer son argent via des véhicules prônant certaines valeurs ?

« Les institutionnels ont été les premiers sensibles à l'ISR. Mais si vous demandez à un particulier est-ce qu'un fonds ISR doit exclure le secteur du pétrole, il répondra que c'est évident » remarque Sonia Fasolo. Cependant, les institutionnels considèrent qu'une société comme Total travaille en faveur de la transition énergétique et a toute sa place dans un portefeuille socialement responsable. On observe donc une distorsion entre la perception des investisseurs.

Deux labels publics ont récemment été lancés afin de promouvoir la transparence et garantir certains critères d'investissement :

  • Le « Label Transition Énergétique et Écologique pour le Climat (TEEC) » lancé fin 2015 par le Ministère de l'environnement, de l'énergie et de la mer, et qui garantit l'orientation des investissements vers le financement de la transition écologique et énergétique.
  • Le « Label ISR » créé en janvier 2016 et soutenu par le ministère des Finances, et qui a pour objectif de rendre plus visibles les produits d'investissement socialement responsables (ISR) pour les épargnants en France et en Europe.

La démarche est louable et va dans le sens de l'information du grand public mais elle trouve actuellement ses limites : seuls 170 fonds de 36 sociétés de gestion différentes ont à ce jour obtenus le Label ISR. Cela représente 46 milliards d'euros d'encours. Ce montant important reste une goutte d'eau comparativement aux centaines de milliards revendiqués par les sociétés de gestion.

Une illustration du chemin qui reste à parcourir par la place pour une communication claire, exacte et non trompeuse sur un sujet aussi majeur.

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