
Le logo de Credit Suisse à Singapour
LONDRES (Reuters) - Credit Suisse traverse une nouvelle journée noire en Bourse après que son grand rival UBS a accepté de racheter la banque en difficulté pour trois milliards de francs suisses (3,04 milliards d'euros). Le cours de Credit Suisse dégringole de 62,63% à 0,695 franc suisse peu après l'ouverture tandis que la valeur de ses titres "Additional Tier 1" (AT1) - une obligation convertible contingente plus risquée que la dette classique - a chuté jusqu'à un centime.
Les autorités suisses de régulation ont en effet décidé que la valeur des titres "Additional Tier 1" (AT1) de Credit Suisse passerait de 17 milliards de dollars à zéro, provoquant la colère de certains détenteurs de la dette qui pensaient être mieux protégés que les actionnaires dans le cadre de l'accord entre le numéro un et deux de la finance helvétique.
Les actionnaires recevront, eux, 3,23 milliards de dollars au total dans ce cadre.
"Il est stupéfiant et difficile de comprendre comment ils peuvent inverser la hiérarchie entre les détenteurs d'AT1 et les actionnaires", a déclaré Jérôme Legras chez Axiom Alternative Investments, investisseur dans la dette AT1 de Credit Suisse.
Michael Ashley Schulman, directeur des investissements chez Running Point Capital Advisors, souligne que la décision des autorités suisse va rendre les titres AT1 plus chères pour toutes les autres banques à l'avenir, car "désormais tout le monde est conscient de ce risque supplémentaire".
L'indice Stoxx des banques perd 3,78% vers 08h38 GMT.
Barclays a abaissé son conseil sur les banques européennes de "positive" à "neutre", en citant la probabilité d'une surveillance réglementaire accrue après l'effondrement de la Silicon Valley Bank et l'accord d'UBS-Credit Suisse.
A Paris, Credit agricole (-2,70%) Société générale (-5,50%) et BNP Paribas (-5,09%), de même que HSBC (-3,47%) à Londres ou encore l'allemande Deutsche Bank (-7,35%), lanterne rouge du Stoxx 600.
UBS cède quant à lui 13,94% à Zurich.
"Bien que cette transaction réduise considérablement le risque systémique immédiat lié aux faiblesses de Credit Suisse, nous pensons que deux éléments négatifs clés retiendront l'attention: les détenteurs d'AT1 de CS sont liquidités alors que les actionnaires ne le sont pas entièrement et l'approbation des actionnaires n'a pas été demandée à UBS pour cette transaction", ont commenté les analystes de Jefferies.
(Amanda Cooper, John Revill et bureau de Gdansk, version française Laetitia Volga, édité par Kate Entringer)
9 commentaires
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer