(Actualisé avec Ineris, détails) PARIS, 2 octobre (Reuters) - L'incendie de l'usine Lubrizol de Rouen, survenu le 26 septembre, a pu provoquer des émissions de dioxines, des polluants toxiques, mais des analyses complémentaires sont nécessaires pour étayer cette hypothèse, a déclaré mercredi le directeur général de l'Institut national de l'environnement industriel et des risques. Le Premier ministre Edouard Philippe a reconnu mercredi que les pouvoirs publics ne savaient pas tout des conséquences de l'incendie de cette fabrique d'additifs pour lubrifiants, tout en réaffirmant que les analyses faisaient apparaître à ce stade une qualité de l'air normale à Rouen et dans son agglomération. "Les valeurs qui ont été mesurées en matière de dioxines sous le panache (de fumée) sont soit inférieures soit supérieures" aux valeurs dites de "bruit de fond" déjà présentes dans l'environnement, a précisé Raymond Cointe, directeur général de l'Ineris, lors d'une conférence de presse à Rouen. Ces valeurs, mesurées sur six points d'analyse, sont comprises entre 0,04 et 0,20 nanogrammes d'équivalent dioxine par mètre carré, a-t-il indiqué. "Il est possible que l'incendie ait conduit à l'émission de dioxines", a dit le directeur général de l'Ineris tout en ajoutant que les analyses en cours "laissent penser que la plupart" des produits de l'usine sont "peu susceptibles d'émettre des dioxines". "Des résultats complémentaires sont nécessaires pour préciser et vérifier ces données sachant qu'en matière de dioxine, la source principale et potentielle de contamination est par ingestion", a-t-il déclaré. Les dioxines sont des composés chimiques persistants dans l'environnement et passant notamment par la chaîne alimentaire - principalement viande, produits laitiers, poissons et fruits de mer selon la nomenclature de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), qui souligne que certains de ces polluants sont potentiellement cancérigènes. "Nous ne savons pas tout aujourd'hui parce que les analyses sont en cours et parce qu'il va falloir les poursuivre et pendant longtemps", a déclaré au Sénat Edouard Philippe, dont le gouvernement est critiqué pour sa gestion de ce que les pouvoirs publics présentent désormais comme "une catastrophe industrielle". Le Premier ministre a ajouté qu'il veillerait à ce que rien n'exonère l'entreprise Lubrizol de ses responsabilités. Des opérations de pompage du mélange d'hydrocarbures, huile, mousse et eau, dont l'odeur incommode les habitants, se poursuivaient "aux frais" de l'entreprise à l'aide d'une quinzaine de camions, a dit mercredi le préfet de Seine-Maritime Pierre-André Durand. "Nous devrions en fin de semaine, je l'espère, avoir terminé cette opération", a-t-il dit. L'Assemblée nationale a décidé mercredi de créer une mission d'information pour faire la lumière sur le sinistre dont les conséquences sanitaires et environnementales inquiètent habitants et élus. (Sophie Louet avec Myriam Rivet, édité par Henri-Pierre André)
Des émissions de dioxines "possibles" à Rouen
information fournie par Reuters 02/10/2019 à 18:44
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