(Précise fonction de Patrice Caine au §8)
Dirigeants politiques et géants de la technologie se retrouvent dans une semaine à Paris pour discuter de l'irruption dans le paysage planétaire de l'intelligence artificielle (IA), dont le développement nécessite régulation dans un contexte de concurrence accrue entre les Etats-Unis, la Chine et une Union européenne désireuse de prendre part à cette révolution.
Le directeur général de Google, Sundar Pichai, le Premier ministre indien, Narendra Modi, et des dirigeants européens comme le chancelier allemand Olaf Scholz et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen sont annoncés à ce Sommet pour l'action sur l'intelligence artificielle organisé les 10 et 11 février dans la capitale française.
"Des participants de très haut niveau américains, comme chinois, sont attendus", a fait savoir l'entourage d'Emmanuel Macron, qui présidera avec Narendra Modi les débats organisés au Grand Palais, entrecoupés d'un dîner de travail à l'Elysée.
L'Elysée n'a pas confirmé pour l'heure la présence de la société chinoise DeepSeek, sollicitée dans le monde entier, tout en précisant que le contact était maintenu avec ses représentants.
La mise en ligne récente du dernier modèle d'IA de DeepSeek a profondément déstabilisé le secteur et les marchés, provoquant lundi dernier une chute record en Bourse de 17% du géant américain des puces Nvidia.
Tout juste de retour à la Maison blanche, le président américain, Donald Trump, a annoncé pour sa part un projet "Stargate" visant à développer l'intelligence artificielle, auquel participera notamment OpenAI, doté d'investissements à hauteur de 500 milliards de dollars d'ici 2029.
Désireuse de promouvoir son industrie nationale, la France entend mettre en avant à cette occasion les atouts qu'elle juge essentiels dans ce secteur : des systèmes disponibles gratuitement ou en "open source", et une énergie propre pour alimenter les centres de données.
FONDATION POUR DÉVELOPPER L'IA
Patrons et cadres de grandes entreprises tricolores sont inscrits comme Arthur Mensch, le dirigeant du champion français de l'IA, Mistral AI, Xavier Niel, Rodolphe Saadé, la patronne d'Orange Christel Heydemann, le directeur général de Dassault Systèmes, Pascal Daloz, le PDG de Thales, Patrice Caine, et le directeur général de STMicroelectronics, Jean-Marc Chéry.
Avec ce sommet, le gouvernement français entend positionner la France et l'Europe en champions de l'IA et faire "vivre et rayonner l'écosystème français" pour ne pas "rater ce tournant de l'adoption de l'IA", dit-on à l'Elysée.
"L'Europe et en particulier la France ont une carte à jouer", juge la présidence française tout en soulignant l'importance d'aller "très vite".
Parmi les personnalités étrangères annoncées à Paris figurent le président d'Alibaba, Joe Tsai, le directeur général de JPMorgan Chase, Jamie Dimon, la dirigeante de Citi, Jane Fraser, et le "corporate president" et CTO de Samsung Electronics, Kyungwhoon Cheun.
Sam Altman, directeur général d'OpenAI à l'origine du lancement de ChatGPT en 2022, donnera une conférence mardi en tant qu'invité d'honneur, ont annoncé des responsables du gouvernement français.
La mise en oeuvre de la technologie IA et sa régulation seront au coeur des réflexions.
Le Sommet du Grand Palais doit aussi donner le coup d'envoi d'une fondation pour développer l'intelligence artificielle "au service de l'intérêt général", laquelle "serait a priori située à Paris", laisse entendre la présidence française.
Est aussi prévue une réunion "au niveau ministériel" du Partenariat mondial pour l'IA lancé par Emmanuel Macron et le premier ministre canadien Justin Trudeau en 2018, dans un "cadre élargi" avec au moins 44 pays.
(Reportage Florence Loève et Elizabeth Pineau, édité par Blandine Hénault)
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