Patrick Martin en a profité pour réclamer une baisse des contributions des entreprises au financement des régimes de protection sociale liés à la famille et à la santé.

Patrick Martin à Paris, le 22 novembre 2024. ( AFP / STEPHANE DE SAKUTIN )
"Le contexte concurrentiel qui se durcit" justifie la politique d'aide aux entreprises menée par la France, a estimé mardi 22 avril au Sénat le président du Medef Patrick Martin. Quant aux pratiques des entreprises aidées en matière de versement de dividendes ou de rachat d'actions, il n'y voit rien de "sauvagement capitaliste".
Patrick Martin était interrogé par la Commission d'enquête sur l'utilisation des aides publiques aux grandes entreprises, lancée début février par le groupe communiste CRCE-K. "On ne peut déconnecter la politique de l'offre" menée depuis le milieu des années 2010 et dont ces aides font partie, "des performances plutôt satisfaisantes de la France depuis qu'elle est mise en oeuvre", a soutenu Patrick Martin.
Ces aides, qu'il rebaptiserait volontiers "compensations", "doivent être appréciées au regard d'un contexte concurrentiel qui se durcit" a-t-il avancé.
Interrogé, notamment par le rapporteur Fabien Gay, sur l'apport d'aides à des entreprises qui servent de larges dividendes à leurs actionnaires, Patrick Martin a rétorqué que "la place de Paris ne représente que 3,5% de la capitalisation boursière mondiale", et que "pour attirer les actionnaires il faut du rendement : le rendement moyen des investissements en actions en France est de 3%, ce n'est pas exagéré", selon lui.
Attention aux leçons de "morale"
Au sujet d'une autre pratique contestée, les rachats d'actions, Patrick Martin a relevé qu'en général les entreprises préfèrent investir, mais "qu' il y a des circonstances où l'entreprise se doit de tenir son cours de Bourse ". "Introduire de la morale dans ce type de comportement peut mener très loin", a-t-il mis en garde.
Dans sa propre entreprise non cotée de l'Ain, Martin Belaysoud (distribution aux professionnels), il a fallu procéder à des "rachats d'action par réduction de capital", a-t-il révélé, en raison d'un "contentieux devenu judiciaire" avec "un actionnaire familial qui a mis sous pression les autres pour que nous vendions l'entreprise". Pour lui, ce n'était pas "une manœuvre sauvagement capitaliste", ce dont Fabien Gay a convenu.
Il a insisté aussi sur "l'urgente nécessité de réviser le financement de la protection sociale", pour notamment "revaloriser les salaires nets". Pour lui, trois régimes "relèvent d'évidence des entreprises et des salariés, le chômage, la retraite, les accidents du travail et maladies professionnelles". Mais, "sans s'en désintéresser totalement", il faudrait abaisser leur contribution à la famille et à la santé , a-t-il fait valoir.
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