
Chantier Eiffage sur la ligne 15 du Grand Paris Express en 2021. ( AFP / LUDOVIC MARIN )
Le groupe de BTP, d'infrastructures et concessions de transport Eiffage a réalisé une année 2024 dynamique, avec une hausse de 2,8% de son bénéfice net (1,04 milliard d'euros) et de 7,3% de son chiffre d'affaires (23,4 milliards), porté par l'activité travaux, a-t-il annoncé mercredi.
Eiffage affichait fin décembre un carnet de commandes de travaux en hausse de 11%, à 28,9 milliards d'euros, mais prévoit un recul de son bénéfice net 2025 en raison d'une hausse de la fiscalité, a-t-il précisé dans un communiqué.
Dans le secteur travaux, le chiffre d'affaires a augmenté de 7,5% à plus de 19,5 milliards d'euros, tiré surtout par l'activité en Europe hors France. La part des travaux réalisés hors de France est désormais supérieure à 40%.
En revanche, la branche construction a vu son chiffre d'affaires reculer de 6,6%, à 3,98 milliards d'euros, surtout à l'international, plombée par la baisse des logements neufs. Le chiffre d'affaires de l'immobilier a chuté de 13%, à 720 millions d'euros.
Le carnet de commandes de la construction s'élevait au 31 décembre 2024 à 5,4 milliards d'euros, en hausse de 7% sur un an grâce notamment à la signature d'un grand projet tertiaire pour le ministère de l'Intérieur, a expliqué Eiffage.
Dans la branche infrastructures, le chiffre d'affaires a crû de 4,6% à 8,35 milliards d'euros, dont +1,8% en France et +8% à l'international.
Le chiffre d'affaires des réseaux autoroutiers APRR et AREA s'établit à 3,1 milliards d'euros (+4,3%) pour un trafic en hausse de 0,3%. Le chiffre d'affaires des concessions aéroportuaires a atteint 194 millions d'euros (+4,5%), malgré un trafic en légère baisse, notamment à Lille (-3,7%).
Pour 2025, Eiffage prévoit un chiffre d'affaires et un résultat opérationnel en croissance dans l'activité travaux et en légère hausse dans les concessions.
Mais son bénéfice net, "en augmentation à fiscalité constante, sera affecté par la contribution exceptionnelle à l'impôt sur les sociétés applicable en France en 2025". La direction propose de distribuer 45% du résultat net et un dividende en hausse de 15%.
Le PDG Benoît de Ruffray a expliqué devant des analystes que le groupe bénéficiait des grands travaux en cours en France, qui n'ont pas été remis en cause par les choix budgétaires. Il a cité "les projets de nouveaux hôpitaux et d'extension d'hôpitaux prévus par le Ségur de la Santé, le plans prisons et le Grand Paris Express, qui reste le plus grand projet d'infrastructures en Europe".
"Ces projets nous occuperont jusque dans les années 2030", a ajouté le PDG.
Eiffage profite aussi des besoins d'infrastructures liées aux nouveaux équipements militaires (sous-marins, dissuasion nucléaire). "La vraie instabilité est davantage dans les collectivités locales, qui font preuve d'attentisme et s'inquiètent de l'avenir de leur dotation", a-t-il conclu.
Interrogé par des analystes sur les investissements nécessaires d'ici à la fin des concessions autoroutières vers 2035-2036, la direction d'Eiffage a indiqué être "confiant(e) pour trouver un accord équilibré avec l'Etat". Eiffage précise que ses investissements dans les autoroutes françaises ont été de 280 millions d'euros en 2024 et seront de 300 millions en 2025 et 350 millions l'année suivante.
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