ENQUETE-Première baisse des prévisions de croissance mondiale 2019

information fournie par Reuters •22/10/2018 à 13:41

    * Résultats détaillés de l'enquête: reuters://realtime/verb=Open/url=cpurl://apps.cp./Apps/econ-polls?RIC=XGGRTHAP
    * Infographie sur les perspectives économiques: http://tmsnrt.rs/2e7JFpt

    BANGALORE, 22 octobre (Reuters) - Les perspectives de
croissance mondiale pour 2019 se sont légèrement assombries pour
la première fois, montrent lundi les résultats d'une enquête de
Reuters auprès d'économistes qui voient dans la guerre
commerciale entre la Chine et les Etats-Unis et le resserrement
des conditions de financement les deux causes potentielles de la
prochaine crise économique. 
    Début 2018, l'optimisme concernant les perspectives
économiques était quasi-unanime chez les économistes interrogés.
    Mais l'enquête de Reuters réalisée du 19 septembre au 18
octobre auprès de plus de 500 économistes montre une révision en
baisse des estimations pour 18 des 44 économies concernées. Les
estimations sont restées inchangées pour 23 pays et elles ont
été révisées en hausse pour seulement trois d'entre eux.
    Bien que les risques liés à la montée du protectionnisme
aient été mis en avant dans toutes les enquêtes menées depuis
janvier 2017, la dernière en date montre qu'environ 70% des 44
économies concernées ont déjà atteint leur pic de croissance.
    "Une dynamique simple est en jeu en ce moment: les
Etats-Unis sont en plein essor alors que le reste du monde, pour
l'essentiel, ralentit, voire est en stagnation. Les tensions
provoquées par cette divergence mettent de nombreux marchés
émergents en situation difficile", dit Janet Henry, responsable
de la recherche économique mondiale chez HSBC.
    "Une Réserve fédérale qui relève ses taux d'intérêt pour
prévenir une surchauffe de l'économie américaine renforce les
contraintes politiques pour des pays dans lesquels les
conditions financières se resserrent alors que les tensions
commerciales s'intensifient."
    Sur près de 150 économistes ayant répondu à une question sur
le sujet, une majorité ont répondu que les deux principaux
facteurs susceptibles de déclencher la prochaine crise
économique mondiales étaient une escalade des tensions
commerciales sino-américaines et un resserrement du crédit qui
serait lié à une forte baisse des marchés actions ou à une
hausse rapide des rendements obligataires.
    
    
    
  
    Pékin et Washington se sont mutuellement imposés le mois
dernier des droits de douane supplémentaires et les discussions
pour une résolution du conflit se sont enlisées.
    Une majorité des économistes couvrant les Etats-Unis
interrogés sur le sujet ont dit s'attendre à ce que la politique
économique américaine envers la Chine devienne de plus en plus
conflictuelle au cours des années à venir. 
    Conjuguée à une hausse des taux d'intérêt américains plus
rapide qu'anticipé dans les enquêtes précédentes, ce facteur
pourrait favoriser un ralentissement marqué de l'économie d'ici
la fin de l'an prochain. 
    Mais seule une étroite majorité s'attendent à une
accélération marquée des salaires aux Etats-Unis avant la
prochaine récession.
    "Le risque de voir les Etats-Unis se faire eux-mêmes du mal
augmente. Le principal risque à la baisse pour les perspectives
mondiales reste la volonté de l'administration Trump de
rééquilibrer le commerce avec la Chine par le biais de la
politique tarifaire", estime Jean-François Perrault, chef
économiste de Scotiabank.
    "Les conséquences de l'escalade des tensions commerciales
sont indéniables: une hausse des prix en Chine et aux
Etats-Unis, une diminution du pouvoir d'achat des ménages dans
les deux pays, une hausse des coûts des achats, une augmentation
de la volatilité des marchés financiers et peut-être une hausse
des taux d'intérêt. Ces effet se propageraient probablement
au-delà de ces pays."
    Si l'estimation de croissance mondiale pour cette année est
inchangée par rapport à juillet à 3,8%, la prévision pour 2019 a
été ramenée à 3,6%, en baisse pour la première fois depuis
juillet 2017, date du début des enquêtes pour cette période.
Cette estimation est inférieure à celle de 3,7% du Fonds
monétaire international (FMI).  
    

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Reuters Poll: Trigger for next global downturn png    https://tmsnrt.rs/2J4TtAe
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 (Indradip Ghosh et Rahul Karunakar;
Juliette Rouillon pour le service français, édité par Marc
Angrand)