Selon les calculs du journal angevin La Topette, le ministre de la Transition écologique a une empreinte carbone de "23 tonnes de CO2" pour six trajets en avion entre le 31 juillet et le 14 novembre, pour un total de "plus de 12.000 km".
Le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu, le 4 octobre 2023. ( AFP / BERTRAND GUAY )
Je "confirme et j'assume". Invité de franceinfo mercredi soir 6 décembre, le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu s'est justifié sur ses déplacements en avion d'affaires à la suite des révélations du journal La Topette.
"En toute discrétion, Christophe Béchu a multiplié ces dernières semaines des vols intérieurs pour ses déplacements officiels. Non pas sur des lignes régulières, mais via des avions d’affaires affrétés spécialement de Toulouse pour le ministère de la Transition écologique" , a en effet révélé le 1er décembre le trimestriel établi en Anjou, terre d'élection de Christophe Béchu (il a été maire d'Angers et président d'Angers Loire Métropole de 2014 à 2022, ndlr).
Dans le détail, le journal "local, populaire et indiscipliné", comme il se décrit, liste six déplacements entre le 31 juillet et le 14 novembre : Paris-Montpellier, Angers-Perpignan, Angers-Grenoble-Angers, Paris-Lorient, Angers-Nice et Calais-Metz. Soit "plus de 12.000 km" et "23 tonnes de CO2" , selon les calculs de La Topette.
"Il n'y avait pas de meilleure option
"Je ne suis pas parti en vacances trois semaines en Polynésie", s'est défendu Christophe Béchu sur franceinfo, en référence à la polémique des déplacements d'Anne Hidalgo. " Tous ces déplacements sont liés à du travail et si demain, dans les mêmes circonstances, je suis amené à reprendre des avions dans ce cadre-là, je le ferai" , a justifié le ministre.
Quand "il n'y a pas de ligne commerciale ou dans le cas où il y a une catastrophe ou un événement, j'utilise des avions école de la DGAC (Direction générale de l'Aviation civile, NDLR)", a affirmé M. Béchu, qui a mentionné plusieurs cas "d'urgences" tels que "des incendies dans les Pyrénées" ou encore "des inondations dans la Vésubie" qui justifiaient ce mode de transport.
"Depuis que je suis ministre, j'ai fait entre 100 et 130 déplacements", a précisé l'ancien maire d'Angers, qui a affirmé appliquer "les règles de la convention citoyenne", à savoir prendre le train lorsqu'il s'agit d'un trajet de moins de trois heures, l'avion au-delà de quatre heures.
Le ministre de la Transition écologique a reconnu toutefois qu'il avait pris l'avion entre Metz et Paris, soit deux villes séparées par moins d'une heure trente de TGV. "Je n'avais pas d'autres options pour aller à Metz que d'utiliser l'avion puisque je partais du Pas-de-Calais, et comme l'avion rentrait ensuite, au lieu qu'il rentre à vide, il m'a ramené" au lieu de prendre "un train", a-t-il toutefois expliqué.
"Il n'y avait pas de meilleure option" lors de chacun de ces vols, "je vous le confirme de manière totalement tranquille", a répété M. Béchu, en évoquant une "volonté polémique d'un journal qui a des orientations politiques locales assez marquées".
Pas le seul ministre épinglé pour ses déplacements
Les déplacements en avion de membres du gouvernement sont souvent pointés du doigt. En 2022, le Premier ministre Jean Castex avait suscité la polémique en se rendant dans les Pyrénées-Orientales en Falcon pour aller voter au premier tour de l'élection présidentielle.
En 2015, Manuel Valls, Premier ministre à l'époque, s'était rendu à Berlin pour assister à la finale de la Ligue des champions de football à bord du même type d'avion.
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