(AOF) - Au premier trimestre 2025, le chiffre d’affaires ajusté d' Eramet ressort à 742 millions d'euros, stable par rapport au premier trimestre 2024. Il reflète un effet volume/mix négatif (-5%), compensé par des effets prix (+ 3%) et change (+3%) positifs. La hausse de la production de minerai de nickel en Indonésie est de 3% sur cette période. Le déstockage ponctuel des usines du parc industriel à Weda Bay (Indonésie) en début d'année a pesé sur les ventes du groupe (-11%).
Les difficultés opérationnelles et logistiques rencontrées depuis fin 2024 au port d'Owendo au Gabon, conjuguées à un mouvement social en mars, ont conduit à un recul des volumes vendus de minerai de manganèse (-15%).
"Le premier trimestre s'est révélé plus difficile que prévu, avec un contexte de marché très incertain, marqué par de fortes tensions commerciales et géopolitiques qui pèsent sur nos marchés. Dans cet environnement perturbé, nous avons réalisé une performance opérationnelle contrastée et un chiffre d'affaires qui reste stable par rapport à l'année dernière", a déclaré Christel Bories, PDG de l'entreprise minière et métallurgique.
Concernant ses perspectives pour 2025, Eramet maintient ses objectifs de volume et de cash cost. Dans un contexte de marché difficile, le groupe restera focalisé sur la productivité de ses opérations.
Par ailleurs, le montant des investissements est maintenu entre 400 et 450 millions d'euros en 2025.
"Malgré ce contexte compliqué et volatile, pour atteindre nos objectifs opérationnels pour 2025, nous devons rester concentrés sur la performance opérationnelle de chacun de nos sites, la maitrise de nos coûts, ainsi que la gestion rigoureuse de nos investissements et de notre trésorerie", a fait savoir, par ailleurs, Christel Bories.
AOF - EN SAVOIR PLUS
En savoir plus sur Eramet
=/ Points clés /=
- Producteur, créé en 1880, de minerais et métaux d'alliages, puissant dans le minerai de manganèse et le ferronickel (1er mondial), dans le zircon et les matières titanifères (4ème mondial) et diversifié dans les ressources pour la transition énergétique ;
- Chiffre d’affaires de 3,4 Mds€, recentré sur pour les mines et métaux -manganèse pour 60% des ventes, nickel pour 19 %, les sables minéraux pour 9%, le lithium étant en phase de démarrage ;
- Modèle d'affaires fondé sur la valorisation des métaux et minéraux essentiels au développement économique (manganèse, nickel, sables minéralisés) et à la transition énergétique (lithium, sels de nickel/cobalt, recyclage des batteries) ;
- Capital contrôlé de concert à 64,21% par l’Etat français dont la STCPI (4,03%, Société Territoriale Calédonienne de Participation Industrielle, détenue par les provinces néo-calédoniennes), Cristel Bories étant PDG du conseil de 17 administrateurs ;
- Changement de gouvernance le 27 mai : Christel Bories conserve la présidente et Paulo Castellari prend la direction générale.
=/ Enjeux /=
- Agilité du modèle d’affaires combinant croissance et contrôle des coûts :
- focus sur la performance opérationnelle et les allocations de capital : en 2025, nouvelle réduction des capex à 400-450 M€, limitation des ventes de nickel en Indonésie et contrôle des coûts (suspension de la production de manganèse au Gabon et report du projet de recyclage de batteries en Europe),
- gestion du bilan avec une maturité de la dette étendue à 3,2 ans,
- innovation portée par le centre IDEAS à Trappes : pilotage par les business units pour des mines 4.0 recourant aux données, production additive, robotisation…) ;
- Stratégie environnementale « Act for positive mining » de neutralité carbone en 2050 :
- réduction de 40 % des émissions de CO2 dès 2035 via la décarbonation de la production et la réhabilitation des sites miniers (gestion des résidus),
- économie circulaire avec protection des ressources en eau et de la qualité de l’air,
- montée à 40% en 2030, vs 2019, des emprunts liés au développement durable,
- lancement d’un challenge innovation sur la bio diversité,
- projet norvégien de captage et utilisation de carbone (CCUS),
- emprunts liés au développement durable ;
- Portefeuille de mines de classe mondiale en voie d’élargissement :
- production de manganèse (Moanda au Gabon), nickel et nickel-cobalt (Weda Bay en Indonésie), sables minéralisés (Sénégal) et lithium (Argentine et France),
- exploration des saumures de lithium au Chili, des limonites de nickel en Indonésie et finalisation de l’étude sur le nickel et le cobalt à Sonic Bay ;
- Sécurisation de l’exposition à la filiale néo-calédonienne SLN : accompagnement des opérations mais sans aucun financement ;
- Bilan maîtrisé malgré un autofinancement libre négatif du fait de la prise de contrôle total de la mine argentine de lithium : levier de la dette (dont les notes ont été mises sous perspective négative) en hausse à 1,8, ratio sur fonds propres doublé à 61% mais disponibilités à 2,2Mds€.
=/ Défis /=
- Dans un marché instable, sensibilité aux risques géopolitiques -Gabon, Mali et Sénégal-, à la demande chinoise, au recul des prix de vente du manganèse et à l’agressivité concurrentielle de l’Indonésie ;
- Indonésie : après la limitation imposée par les autorités locales à l’extension des ventes de nickel de la société commune avec Tsingshan, issue réglementaire de la nouvelle demande d’exploitation pour 2025-26 ;
- Objectifs 2025 :
- minerai de manganèse transporté en hausse à 6,7-7,2 Mt,
- minerai de nickel : ventes en baisse à 29 Mth,
- carbonate de lithium : décuplement de la production à 10-13 kt-LCE, portée par le démarrage récent de l’argentin Centenario et fondée sur une technologie propre ;
- Dividende 2024 de 1,5 € par action.
0 commentaire
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer